S’il existe un dieu en matière économique, alors ce dernier est au abonné absent. Sans doute a-t-il zappé que du côté de Montceau-les-Mines, une entreprise totalement à l’agonie a purement et simplement été condamnée à mort, que la sentence est tombée ce mercredi 25 novembre 2020 avec l’annonce de la liquidation judiciaire d’Eolane Montceau.
Les juges ont voulu sa tête, elle trône au sommet d’un pique, sans barricades, sans cris, sans heurts, sans un bruit, dans l’indifférence totale. Le couperet s’est lourdement abattu sur les 77 salariés qui, sur une simple décision du tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône, a scellé leur sort qui depuis trois ans tenait par la simple volonté de ne pas mourir.
Jusqu’au bout, Alain Schleich le représentant du personnel, leur avocat, Ralph Blindaeur et bien sûr l’ensemble des salariés ont lutté avec une dignité qui mérite respect et honneur. Ils ont défendu leur emploi et leur outil de travail avec fierté et surtout honnêteté ce que d’autres, hélas, ont perdu dans les méandres du profit économique, pour le seul intérêt des actionnaires toujours prêts à accrocher à leurs ceintures le scalpe des damnés dont le corps est exposé aux flammes de l’enfer du pognon à tout prix.
Ainsi, peut-on lire dans le compte-rendu du jugement du tribunal :
Qui faut-il croire ? Henri Juin, le P.-D.G. du groupe Eolane alors que le site a été dépouillé de ses commandes et de ses machines ? Même la plus belle des Ferrari sans moteur et sans pilote n’a aucune chance devant la rapidité d’un escargot lancé à grande vitesse dans les rues étroites de Monaco.
De toute manière la mort du site Eolane Montceau était programmée. A Henri Juin mandaté par les actionnaires d’attendre la bonne fenêtre de tir et mettre dans le mille. L’envoyé spécial n’a certes, pas eu la partie facile mais sans trembler, il a appuyé sur la détente. Pan ! Un site de dégommé. A qui le tour ?
Mercredi 25 novembre 2020, journée pour l’élimination des violences faites aux femmes. A quand une journée pour éliminer les violences faites aux entreprises et à leurs salariés ?
Jean Bernard