Communiqué de la CGT du bassin montcellien.
ATTENTION : « L’espionnage des salarié-es
ça n’arrive pas qu’aux autres… »
Depuis le 22 mars, se tient le procès des responsables du système d’espionnage industriel mis en place pour surveiller candidats à l’embauche, salariés et syndicalistes.
Cadres ou anciens cadres d’Ikéa, policiers, directeur d’une entreprise de surveillance privée… Ils sont 15 sur le banc des accusés du tribunal correctionnel de Versailles.
L’instruction a duré sept ans pour enfin aboutir sur un procès. La première plainte ayant été déposée en 2012, le tribunal ne se penche que sur des cas remontant à 2009.
Pourtant, le système remonte au moins à 2000, lorsque l’entreprise décide d’une politique plus agressive qu’auparavant : fin des augmentations, nombreuses ouvertures de magasins, recrutements insuffisants.
Les directeurs de magasins envoient les noms de tous les candidats au recrutement au Responsable de la Sécurité d’Ikéa France. Celui-ci s’adresse ensuite à une entreprise de surveillance privée, qui soutire des informations à des agents de police, qui les tirent euxmêmes de fichiers dont les informations n’ont pas à être divulguées.
Le but ? S’assurer de recruter des candidat-es qui ne risquent pas de faire de vagues.
À l’intérieur de l’entreprise, les salarié-es sont aussi surveillé-es, souvent parce qu’ils ont des activités syndicales.
Enquêtes fiscales, judiciaires, sur le train de vie, mises sur écoute… L’entreprise va jusqu’à recruter des salariés infiltrés dans le but d’espionner des syndicalistes. Ce sera notamment le cas pour Adel Amara, identifié comme l’un des leaders des mobilisations
très suivies de 2010. Après avoir refusé d’importantes sommes d’argent pour quitter l’entreprise, il devient la cible d’un harcèlement de la part de sa direction, qui finit par le licencier.
Il est, avec Hocine Redouani, aujourd’hui délégué central CGT Ikéa, à l’origine du procès actuel.
La CGT, qui s’est portée partie civile, demande des sanctions exemplaires qui dissuadent les entreprises d’espionner leurs salarié-es et leurs représentant-es syndicaux.
Représenter et défendre les travailleurs est un droit constitutionnel. Dans un état démocratique, la mise en place d’un système de surveillance des salarié-es est inacceptable. De même, des sanctions sévères doivent rappeler que la police n’a pas à favoriser les intérêts d’une entreprise privée.
Pour rester dans le domaine professionnel et la mise en situation, est il exact que les candidats CGT aux élections professionnelles Michelin devaient signer une lettre de démission non datée avant d’être sur votre liste ?
Je crois me souvenir qu’une « démission » avait fait un certain bruit …..