Communiqué de la CGT éduc’action 71.
AUTO-CONFINEMENT DES ÉLÈVES :
NOUVELLE PRÉCONISATION, NOUVEAU
MÉPRIS POUR LES PERSONNELS.
Nous apprenons ce matin par les médias que le ministre Blanquer a décidé de permettre aux parents de ne pas scolariser leurs enfants les jeudi 17 et vendredi 18 décembre afin de « limiter les interactions sociales avant les fêtes ».
Une nouvelle fois nous dénonçons ce mode de communication qui nie tout dialogue social au sein du ministère de l’Éducation nationale, mais aussi qui est une marque d’irrespect supplémentaire à l’égard des personnels. Ceux-ci ont en effet déjà préparé leurs séquences de travail ou mis en place localement des moments plus festifs pour les plus jeunes. Alors que depuis le début de la crise sanitaire, nous ne cessons de condamner les volte-faces, les décisions précipitées, les ordres et contre-ordres qui obligent les collègues à s’adapter en permanence, le ministre poursuit cette gouvernance méprisante à l’égard des personnels de l’Éducation nationale.
Encore une fois, les directions d’établissement et les personnels et les familles se réorganisent dans l’urgence.
Nous aimerions que le ministère fasse preuve de la même célérité lorsqu’il s’agit de protéger les personnels vulnérables ou de suspendre le jour de carence en cas de maladie…
Cette mesure est par ailleurs inégalitaire puisqu’elle permet à certain·es élèves de s’isoler mais pas aux enfants dont les parents n’ont pas d’autre choix que de travailler ou se trouvant sans solution de garde. Si le gouvernement considère comme important d’éviter le brassage des élèves (notons que celui des personnels ne l’émeut pas…), il avait le choix d’allonger les vacances, mais pour cela il aurait alors fallu l’anticiper et ajouter exceptionnellement deux jours de congés payés.
Enfin une telle décision questionne l’efficacité du protocole sanitaire instauré au printemps et réévalué à la rentrée. En effet, appliquer une telle préconisation c’est reconnaitre de fait que les mesures imposées (masques, distanciation physique, lavage des mains, limitation des brassages…) ne sont pas suffisantes pour empêcher la circulation du virus dans le système scolaire et la multiplication des cas contacts et des malades. Si certain·es spécialistes du Conseil scientifique l’ont reconnu ces derniers jours, c’est bien la première fois que le ministère reconnait sa défaillance en la matière alors qu’il annonce fièrement depuis des semaines que le virus est sous contrôle…
Dans notre département, alors que la communication de la rectrice de l’académie de Dijon se veut toujours rassurante, les personnels et les familles ont pu constater la recrudescence de l’épidémie : deux classes sont fermées au lycée Mathias de Chalon sur Saône et plusieurs enseignants sont positifs (pourtant aucun n’est officiellement cas-concat), une classe est fermée au collège Copernic de St Vallier, une autre à Marcigny, la « vie-scolaire » du Lycée Niepce-Balleure de Chalon est impactée…
Au ministre donc d’en tirer les conclusions dès maintenant et de proposer des mesures afin d’assurer la sécurité des personnels et des élèves.
Est-ce que les enseignants qui voudront voir leurs parents âgés à Noël sont autorisés aussi à manquer ?
Quand les ministres comprendront-ils que les enseignants établissent leur programme heure par heure, soigneusement ? Qui devra faire rattraper ces séances à la rentrée ? L’école, ce n’est pas une garderie !!!