Le canal du Centre est un très vieux monsieur, il a 227 ans. Il est toujours là entre Chalon-sur-Saône et Digoin et se faufile à travers les terres de la communauté urbaine. Il a eu un passé, il a besoin désormais de s’acclimater aux intérêts dont il fait et peut faire l’objet au 21e siècle. C’est pourquoi, au dernier conseil communautaire, a été adopté le plan canal. Il était temps.
Revenons à sa naissance et ces quelques lignes qui en brossent son histoire.
A partir du 16ème siècle, plusieurs projets sont élaborés pour relier l’Atlantique à la Méditerranée en passant par Paris. Léonard de Vinci et Adam de Craponne réfléchissent notamment à un canal qui relierait la Loire à la Saône.
L’idée est reprise au 18ème siècle au niveau politique par les frères Raguet de Brancion et au niveau technique par Emiland-Marie Gauthey, ingénieur des Etats de Bourgogne. Ce canal porte alors le nom de la province traversée « canal du Charolais ». Le projet est récupéré par les Etats de Bourgogne à la fin du siècle et les lettres patentes autorisant sa construction sont signées par Louis XVI en 1783. Le canal est alors essentiellement pensé comme un canal de transit, à même de favoriser le commerce du royaume. Il accompagne également le développement de l’extraction du charbon à Blanzy et Montcenis et la future implantation d’une fonderie royale.
La pose de la première pierre par le prince Louis V Joseph de Bourbon-Condé le 24 juillet 1784 marque le début des travaux. Un obélisque commémorant cet événement est érigé à chaque extrémité du canal, à Digoin et Chalon-sur-Saône, en 1788.
La plus grande partie des travaux est achevée en 1791 et le canal est en partie ouvert à la navigation en 1792, de Digoin à Saint-Léger-sur-Dheune : 650 bateaux le parcourent la première année. Le canal est complètement ouvert à la navigation en 1794.
La Révolution française ne fait pas obstacle à la fin des travaux mais impose un changement de nom : le canal du Charolais devient le canal du Centre. Initialement géré par les Etats de Bourgogne, le canal passe au domaine public de l’Etat en 1796.
Jean-Paul Baudin, le rapporteur, a exposé les faits suivants :
« Le canal du Centre relie la Saône au canal latéral à la Loire sur 112 km, de Chalon à Digoin, via Chagny, Montceau-les-Mines et Paray-le-Monial. L’infrastructure gérée par Voies navigables de France traverse quatre territoires d’intercommunalités : Grand Chalon, Beaune Côte et sud, Creusot Montceau, Grand Charolais. Le canal du Centre représente pour celles-ci, un patrimoine hydraulique de valeur, une dorsale paysagère et un axe d’itinérance de première importance, générant de fortes interactions avec les territoires environnants. Le canal du Centre pâtit pourtant d’un manque de notoriété sur le plan touristique.
La Région Bourgogne Franche Comté intègre le développement touristique des voies navigables dans son schéma régional de développement touristique et de loisirs 2017-2022.
Le schéma régional de l’itinérance touristique adopté par la Région en novembre 2020 a inscrit le canal du Centre comme partie prenante des itinéraires d’excellence : Eurovélo 6 et Tour de Bourgogne à vélo.
La politique régionale de soutien au développement des voies navigables porte sur quatre axes stratégiques :
Promouvoir la destination, afin de convaincre tous les publics : touristes français et étrangers mais aussi les populations locales, du potentiel de la Bourgogne et d’affirmer son réseau fluvial comme l’une des armatures fortes de son développement
touristique ;
Améliorer l’offre et la qualité des services « sur l’eau », dans le souci de sauvegarder toutes ces infrastructures fluviales et de les adapter à leurs nombreux usages, en particulier les activités touristiques ;
Favoriser et améliorer les activités et services « autour de l’eau » afin d’accélérer le développement des territoires traversés par ces voies d’eau et la diffusion large des retombées économiques ;
S’organiser pour mettre en œuvre la stratégie. Ce dernier axe, transversal, transcende l’ensemble de la démarche de développement des voies navigables.
Pour chaque voie navigable, la Région propose aux territoires la mise en place d’un contrat de canal. D’une durée de cinq ans, le contrat de canal doit permettre aux partenaires d’agir ensemble pour le développement touristique « fluvestre » du canal et des territoires traversés (fluvial et terrestre). Ainsi, l’ambition du contrat de canal du Centre est d’accompagner et de dynamiser la mise en tourisme du canal et des territoires environnants, pour en faire à terme une destination touristique identifiée. Le contrat de canal du Centre doit favoriser la mise en réseau des acteurs locaux du tourisme, représenter une stratégie concertée et enfin
permettre l’accès à des financements bonifiés au niveau du Conseil régional (40% au lieu de 25 % dans le cadre du règlement itinérance touristique).
Le contrat de canal du Centre doit offrir un cadre à la dynamique de réappropriation du canal par la population locale. La réussite du tourisme fluvial ne dépend plus seulement des activités économiques développées sur l’eau mais aussi de l’offre touristique des territoires situés à proximité. De nouveaux usages apparaissent aujourd’hui sur et le long des voies d’eau, tels que le vélo ou la promenade. Le tourisme fluvestre est désormais l’approche incontournable pour un développement « durable » et intégré des voies d’eau. Le canal du Centre, entité patrimoniale et économique, participe ainsi à l’attractivité du territoire.
Le contrat de canal du Centre concerne la période 2021-2025. Les signataires sont : la Communauté d’agglomération du Grand Chalon, la Communauté d’agglomération de Beaune Côte et sud, la Communauté urbaine Creusot Montceau et la Communauté de communes du Grand Charolais, la Région Bourgogne Franche Comté, le Département de Saône-et-Loire et Voies navigables de France.
Le coût des investissement se monte à 15 M € dont l’aménagement de l’Eurovélo 6 entre Saint-Laurent-d’Andenay et Saint-Vallier puis de Saint-Vallier et Volesvres pour 6 M €.
Article interessant sur l histoire du canal du centre
Article très intéressant. Il ne faudrait pas oublier par contre que le premier but du canal est la navigation. L’ayant emprunté la semaine dernière en bateau. Entre l’ecluse No 26 (les bessons) et Digoin le canal est presque impraticable à cause des algues qui s’ aglutinent autour de l’hélice. La spirale commence ainsi : peu d’entretien depuis des décennies, problèmes pour la navigation, les bateaux évitent ce canal et dans quelques temps fermeture du canal celui ci n’étant pratiquement plus utilisé. Quel sera alors le plaisir de faire du vélo le long d’une tranchée remplie de vase et d’algues?
Exactement. L’être humain oublie souvent le long terme (normal, son cerveau a besoin de beaucoup d’entraînement pour cela). Il bâtit, bâtit, bâtit…..(histoire de couper des rubans autour d’un bon créman et récupérer quelques retombées financières court-termistes) et oublie très souvent de provisionner pour entretenir ou transformer ou nettoyer en partant. Et c’est ainsi, fautes de moyens, fautes d’anticipation (gouverner c’est prévoir) que se créent de tous temps des friches, des bâtiments qui fuient de toutes parts et des terrains insalubres qu’on laisse le soin aux générations futures de gérer tant bien que mal ; puisque pour combler le tout, l’Homme s’installe rarement en respectant les normes naturelles de résilience à la pollution, et pire, n’a que faire des gens qui ne pensent pas comme le groupe (« empoisonner » la vie des futurs « ennemis » « politiques » est un sport bien connu au lieu d’avoir l’humilité de laisser une place propre)
Plus anecdotique : je suis très content que cette eurovélo6 se développera enfin dans notre centre ville, car le Port et la Capitainerie sont une vraie réussite, une merveille d’esthétique et de tranquillité qui donne un vrai cachet à Montceau, il ne manque plus que cette petite piste cyclable de rien du tout.
et bien moi, j’aurais préféré que l’ont mette le tout à l’égout promis depuis 3 ans dans notre rue à Blanzy , et la , pas de réponse de la part de la cucm à nos interrogations! pourtant nous trouvons cela plus prioritaire en terme de dépenses, mais !!!!
Ils faudrait faire une pistes cyclables l’autre côtés vers les prés ect,… qui va de montceau a génelard.
Comme a montchanin la piste et le chemin au bord du canal
Car quand ont fait du vélo le long du canal cela est dangereux avec les voitures