Il a le masque. Non, Bertrand Federici ne fait pas la gueule mais en ces temps encore incertains où rode le covid-19, il porte l’accessoire indispensable à la mode (sauf sur les photos).
Sous un soleil éclatant, ce samedi matin sur le marché de Montceau, « le Corse » de Génelard est heureux de retrouver le quai du canal du Centre, face à l’église, un endroit qu’il connaît depuis des lustres. « Je faisais les marchés avec mon grand-père puis mon père, toujours dans le vêtement » explique-t-il. Il est à son compte depuis 1988. Imaginez le temps passé au milieu des fringues. « Mon père est venu à partir de 1979 ».
Enfin, Bertrand Federici est de retour à Montceau. Il est bien venu samedi dernier mais avec le déluge, comme d’autres, il a préféré ne pas déballer, car depuis le confinement, son activité a été à l’arrêt total. Il a tenu le coup.
Depuis peu, il a repris le chemin des marchés, à Gueugnon et Paray-le-Monial. Il compare. « Ici à Montceau, c’est un peu plus mou » dit-il avec un petit air de satisfaction quand même. Parce que Bertrand, avec le temps a su s’attirer les grâces de ces dames. « Je ne fais que du vêtement pour femme ». Et elles lui sont fidèles. « Alors elles reviennent » ajoute-t-il.
« Après deux sans rien acheter, elles en ont envie »
« Quel plaisir de les revoir après une si longue absence ». Sur le marché, elle filent directement sur son étal, des années qu’il est à la même place. D’où l’importance de l’emplacement.
Sur les coups de midi, à l’heure du remballage, non sans avoir par moments rendu visite à ses amis forains, « c’est bon de se revoir également », il tire un premier bilan. « Vous savez, les clients, ils viennent ou ne viennent pas, il n’y a pas de règle mais j’avoue que pour ce retour, ce n’est pas trop mal ».
Avec son regard affûté, des années à observer la clientèle, « je me rends bien compte qu’après plus de deux mois sans rien acheter, elles en ont envie », analyse-t-il. Le soleil, davantage de liberté, ce besoin de se faire plaisir, ces dames sont attirées par la mode printemps-été.
Et dans le textile, Bertrand Federici, connaît les goûts de ses clientes. Là aussi, il a l’oeil et pour les satisfaire, « je propose de la marchandise fabriquée en France. Tout est fait dans les Deux-Sèvres » précise-t-il.
Les marchés d’un côté et la vente dans les EHPAD et les maisons de retraite d’un autre. Mais là encore, avec le confinement, ce fut impossible de visiter les établissements. « Alors j’ai proposé un catalogue sur ma page Facebook. Aux Peupliers à Montceau, la responsable a édité le catalogue et le faisait circuler chez les résidantes ».
Bertrand Federici, 61 ans au mois d’août a un amour immodéré pour son métier, il se repère comme les couleurs chatoyantes de ses robes. L’ami du marché est de retour.
Jean Bernard