Pas besoin de faire la queue comme à La Poste ou devant les magasins de téléphonie. Dans les salons de coiffure, depuis la fin du confinement, il faut obligatoirement prendre rendez-vous. Le coiffeur, est sans doute la première personne avec qui les « confinés » ont « déconfiné ».
A Sanvignes, parmi les trois salons, celui de l’Art de P’Hair, rue François Mitterrand aligne rendez-vous sur rendez depuis la réouverture le 12 mai. « C’est un soulagement de reprendre » admet avec grand sourire dissimulé sous son masque, Claire Boeuf. Les yeux sont très expressifs.
C’est complet jusqu’à la semaine prochaine et même si les contraintes sanitaires exigent une adaptation, « les clients sont très compréhensifs » note-t-elle. Même de se faire coiffer avec le masque.
Ces dames et ces messieurs affluent. Deux mois ou plus, c’est long, les cheveux aussi. Parfois « je dois rattraper les coupes car j’imagine que madame s’est exercée sur monsieur ». Coiffer, c’est un métier.
Les deux mois d’arrêt furent très long, « psychologiquement, ça été très dur » souligne Claire Boeuf. « J’ai fait l’école à ma fille qui a trois ans et régulièrement, je prenais des nouvelles de mes clients ».
Quand l’heure du déconfinement a sonné, c’est le stress qui a fait son apparition. « Avec toutes ces mesures, je devais trouver le matériel en temps et en heure, le gel hydroalcoolique, les peignoirs jetables, installer un plexiglas entre les deux bacs, le produit désinfectant, des masques, pas simple à dénicher, sans compter qu’il a fallu retirer les fauteuils du salon, les magazines, vous voyez, ça fait un peu vide ».
Malgré ces dépenses, « j’ai fait le choix de ne pas l’imposer à la clientèle » souligne Claire Boeuf. Même tarif mais davantage d’heures passées au salon, je termine maintenant à 19h30. Il faut faire le maximum pour contenter le plus grand nombre de clients. Pour l’aider, Claire peut compter sur Marine, stagiaire jusqu’à la fin du mois. Elle doit passer son CAP coiffure, enfin en principe.
Le travail a repris, les clients sont de retour et « j’en ai même des nouveaux » indique Claire Boeuf. Bon, le cheveu mouillé n’attend pas.
Jean Bernard