La chronique de Charles Landre, conseiller municipal et communautaire de l’opposition.
Maintenons la collecte des déchets, refusons l’enfouissement, produisons de l’énergie !
L’exécutif socialiste de la CUCM souhaite d’une part mettre progressivement fin à la collecte en porte à porte, d’autre part nouer un partenariat avec le SMET de Chagny pour méthaniser partiellement les déchets. Ces décisions ne sont pas à la hauteur des enjeux environnement et scandaleuses vis-à-vis les habitants. Elles constituent un scandale environnemental et financier.
C’est la conséquence d’années d’errances et d’aveuglement. Le premier argument pour justifier la baisse de la collecte est financier.
Nous savions pourtant qu’en 2021, le coût de traitement des déchets (et particulièrement l’enfouissement qui ne génère aucune énergie) augmenterait via la Taxe Générale sur les Activités Polluantes. Pire, si elle augmente pour la première fois en 2021 nous savons qu’elle passera d’environ 25€ / tonne en 2020, à 72 € / la tonne en 2025. Le coût s’élèvera donc à plusieurs millions d’euros par an pour l’intercommunalité. Nous savions, nous pouvions anticiper. Ce n’est pas aux habitants qui payeront la même Taxe d’Enlèvement sur les Ordures Ménagères d’en payer demain le prix par la réduction du niveau de service proposé.
J’alerte en effet la majorité socialiste de la CUCM depuis 7 ans. Plutôt que de s’arc bouter sur une méthode de tri qui entraîne aujourd’hui encore plus de 35 % de taux d’enfouissement des déchets, nous devions concevoir le déchet comme une énergie renouvelable. Par la méthanisation qui permet de fabriquer du biogaz mais ne traite pas tout en complément de l’incinération qui réduit l’émission des gaz à effet de serre 6 à 8 fois par rapport à l’enfouissement et permet de produire massivement de l’électricité, de l’hydrogène ou d’alimenter un réseau de chaleur.
La préservation de l’environnement doit être menée sans le dogmatisme qui guide jusqu’à présent les décisions locales.
Dans cette perspective les déchets ne constitueraient en effet plus seulement un coût mais aussi un revenu. Ils ne seraient plus seulement facteur de pollution mais générateur d’énergie et contribueraient à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Ça, les tenants du tri comme seule vérité, les élus qui ferment les yeux depuis tant d’années sur le niveau colossal d’enfouissement des déchets auquel conduit leur politique, refusent de le voir.
Ces propositions ont en effet toujours été balayées d’un revers de la main. Jusqu’à présent la CUCM ne méthanisait pas du tout (ce sera partiellement le cas avec le SMET) et l’exécutif refuse d’incinérer pour produire de l’énergie. Les alertes ont été ignorées, la CUCM s’est engagée à Chagny sur la voie d’une méthanisation partielle qui ne répondra pas aux enjeux car demain nous continuerons d’enfouir. Le coût financier contribuera de croître, pire, le coût environnemental restera important, et le gain énergétique très faible.
Il y a 30 ans de mauvais choix conduisirent au format actuel de Creusot Montceau Recyclage. Ce choix du tri comme seul horizon a entraîné un isolement de la CUCM, la poursuite de l’enfouissement et un gouffre financier que nous devons combler chaque année. Les décisions de la gauche visent aussi malheureusement, à camoufler cet échec.
Échec que les habitants ne doivent pas payer.
Car avant le traitement il y a la collecte. Et là aussi nous devons avoir des principes et des alternatives. Il y a quelques mois j’intervenais à la CUCM pour dire combien le projet d’abandon progressif de la collecte à la porte était totalement inadapté au territoire (rural et à la population vieillissante). S’il est un service public essentiel c’est bien celui-ci. S’il est un principe que je défends en politique c’est le service public pour tous, celui qui n’abandonne pas au bord du chemin les plus âgés, les plus fragiles, les plus ruraux. Cette décision, avec des points d’apport situés à plusieurs kilomètres de leurs domiciles, conduira à cela !
Pour réduire les coûts il faut réduire les déchets mais il ne suffit pas d’inciter moralement et d’encourager le tri. Car à quoi sert il de trier si en bout de chaîne plus d’un tiers des déchets sont enfouis ? Alors qu’on prétend, comme les campagnes de communication de la CUCM le font, être un territoire zéro déchets, il faut assumer qu’on est en réalité un territoire 35 % d’enfouissement.
Étonnamment, pour réduire les déchets nous n’avons jamais débattu d’une tarification incitative. C’est à dire un tarif qui intègre le niveau de production de déchets pour facturer l’usager, alors incité financièrement à des comportements vertueux. On comprend que ce type de facturation ne va malheureusement pas dans le sens de la « paix sociale » voulue par certains élus.
Plutôt que le choix prétendument inéluctable proposé par la CUCM, je propose un effort clair vers le zéro enfouissement, la production d’énergie et le maintien du service public. C’est à dire un plan en 3 points :
1) Mise en place d’une tarification incitative (au poids ou au passage) et maintien de la collecte en porte à porte
2) Étude pour méthanisation partielle
3) Construction d’une unité d’incinération en vue de la production d’énergie, électrique ou hydrogène
C’est cette voie pour la préservation de l’environnement que nous devons prendre. C’est aussi, compte tenu des évolutions réglementaires qui se durciront, la voie économiquement viable.
Ce plan peut être suivi mais il aurait déjà dû être mis en place il y a 10 ans et nous serions aujourd’hui territoire modèle et créateur d’emploi.
Je rappelle enfin que cette année les élus de CUCM ont voté l’augmentation des taux d’impôts locaux alors que les ressources fiscales étant surcompensées par l’État. Augmentation contraire aux promesses de campagne d’à peu près tous les candidats mais qui a pourtant fait l’objet d’une quasi unanimité (nous ne fûmes que 6 à voter contre). Proposer quelques mois plus tard la diminution du niveau d’un service public essentiel est indécent.
Il faut aussi noter que les élus qui font la promotion d’intercommunalités de plus en plus grandes depuis 20 ans (ce qui est le cas à la CUCM ou au Grand Autunois Morvan) doivent avoir conscience qu’ils accroissent violemment les coûts de réseaux (eau, déchets, transports). Mais plutôt que de les prendre en charge nous constatons qu’en matière d’eau le niveau de fuite du réseau de la CUCM est énorme et le prix du litre a augmenté, en matière de transports en commun l’ambition s’est limité à peu de choses, en matière de ramassage des déchets on supprime le niveau de collecte.
La CUCM n’est pas une structure abstraite. Dès maintenant les élus de l’ensemble de ces communes peuvent s’opposer à cette décision de mettre fin à la collecte. Et porter ensemble l’ambition d’un territoire zéro enfouissement et producteur d’énergie !
Ces prochaines semaines, en conseil et dans la sphère publique, je poursuivrai évidemment le nécessaire travail d’information et d’opposition auquel je dois m’engager. Car nous pouvons faire mieux et être enfin digne des enjeux de notre époque.
Merci à M Landre de se préoccuper de la ruralité et des conséquences de la suppression du ramassage des ordures ménagères en porte à porte. Pour ma part, le ramassage se fait déjà depuis plusieurs années, au bout d’un chemin, ce que je peux comprendre vue l’étroitesse du dit-chemin où résident une trentaine de personnes. Nous passons tous régulièrement devant les poubelles communautaires soit en allant au travail soit en allant faire des courses. Si ces poubelles disparaissaient, nous serions contraints de nous rendre au bourg (de Gourdon pour ne pas le citer), ce qui me semble être une aberration. Quand je pars bosser à 6h30 du matin c’est facile de déposer un sac en passant devant, mais clairement, je ne perdrais pas de temps à faire un détour. Je pense proposer à mes voisins de continuer à déposer les sacs en lieu et place des containers qui vont être enlevés, ce qui conduira notre maire (qui n’est pas responsable de cette situation) à avoir un dialogue avec ses administrés fâchés…
il a voté se plan comme les autres maires il fallait dire non
Il n’est pas maire.
Il a été seul a voter contre et il fut le seul avec Monsieur Marascia de Montchanin du bout des lèvres à prendre la parole contre.
Ils me font bien rire avec leur séances d’informations car leur décision est déjà prise !