Séance inédite du conseil communautaire ce jeudi soir en visioconférence, crise sanitaire oblige. Nous publions le discours du président David Marti.
Discours de David Marti, président de la communauté urbaine Creusot Montceau.
Le monde traverse une crise sans précédent qui remet en cause tous nos repères, frappe de plein fouet nos entreprises, bouleverse notre société, fragilise le monde associatif, culturel, sportif… Si nous pouvons nourrir l’espoir que, sur le plan sanitaire, le pire est derrière nous, il nous faut, collectivement, apprendre à nous adapter et imaginer de nouveaux modèles pour rebondir.
Je voudrais remercier les soignants pour leur inlassable dévouement dans des conditions très difficiles. J’ose espérer que l’Etat saura tirer les enseignements de cette crise et remettra en cause les Plans régionaux de santé. Car cette pandémie a douloureusement démontré à quel point nous avons besoin de nos hôpitaux, de nos professionnels de santé, de moyens dans les Ehpad, les structures médico-sociales, les résidences pour personnes âgées…
Je voudrais aussi saluer tous ceux qui ont permis que la vie continue tant bien que mal pendant le confinement : les services de secours, les forces de sécurité, les personnels des commerces, les auxiliaires de vie, les personnes qui ont donné de leur temps pour faire des courses, fabriquer des masques… Je ne saurais les citer tous.
En France, nous avons la chance de pouvoir compter sur le service public et, dans cette situation inédite, nous mesurons toute sa raison d’être.
En tant que président, je suis très fier de nos agents qui ont souvent bravé leurs craintes légitimes pour « faire communauté urbaine », au même titre que le président de la République a appelé les Français à « faire nation ». Très rapidement, la communauté et ses délégataires se sont organisés pour maintenir la collecte et le tri des déchets, une offre de transport, le service de l’eau et de l’assainissement, la propreté et la sécurité des espaces publics…
Je voudrais ici remercier tout particulièrement ces personnels qui ont été contraints de sortir du confinement pour assurer leurs missions. Mais je n’oublie pas non plus tous les agents en télétravail qui ont contribué, eux aussi, à maintenir la continuité du service public.
Pour en revenir à l’ordre du jour, Hervé Mazurek vous présentera dans quelques instants une série de questions financières. Loin de moi l’idée de lui voler la vedette ! Mais je voudrais souligner quelques points majeurs.
Sur l’ensemble de ce mandat, la stricte maîtrise des dépenses de fonctionnement a permis de faire face à la baisse massive de la Dotation globale de fonctionnement dans le cadre de la participation des collectivités au redressement des finances publiques. Pour la communauté urbaine, la perte cumulée de la DGF représente 19 millions d’euros sur la période 2014 -2019.
Malgré cela, la collectivité a maintenu un niveau élevé d’investissement sans augmenter la pression fiscale. Toujours sur la période 2014-2019, plus de 106,5 millions d’euros ont été investis sur le seul budget principal. Et, tous budgets confondus, le total des investissements atteint 139 millions d’euros.
Permettez-moi d’affirmer que nous avons su relever les défis pour maintenir notre territoire dans une véritable dynamique de développement !
Cette bonne gestion va nous permettre de jouer pleinement notre rôle dans la relance économique. Nous allons ainsi pouvoir contribuer à un niveau élevé au Pacte territorial proposé par la Région Bourgogne-Franche-Comté pour accompagner l’économie de proximité. J’en profite pour remercier chaleureusement Marie-Guite Dufay, la présidente de Région, et Jean-Claude Lagrange, son vice-président à l’économie, qui ont œuvré sans relâche pour mettre sur pied des aides complémentaires à celles de l’Etat, en concertation avec les intercommunalités.
Ce pacte, qui cible les entreprises de 0 à 10 salariés, est composé de deux dispositifs : un fonds d’avances remboursables et un fonds territorial. Concernant ce fonds territorial, la Région prévoyait une contribution de la communauté urbaine de près de 100 000 €. Mais j’ai souhaité la porter à un peu plus de 500 000 euros, afin que la somme des participations régionales et communautaires atteigne 1 million. Le fonds d’avances remboursables sera quant à lui doté de près de 400 000 €, financés par la Banque des Territoires, la Région et la communauté urbaine.
Parce qu’il est difficile d’évaluer les demandes que nous recevrons, parce qu’il nous faudra peut-être encore inventer d’autres dispositifs, j’ai souhaité qu’une enveloppe supplémentaire de 400 000 euros soit réservée au soutien du secteur économique.
Au total, ce sont donc plus de 1,8 million d’euros qui seront mobilisés pour aider nos entreprises, dont plus de 1 million apporté par la communauté urbaine. C’est, je le souligne, parce que nous avons su préserver notre santé financière que nous pouvons dégager une telle somme en cette période cruciale pour aider nos entreprises à surmonter la crise.
Enfin, j’ai souhaité que la communauté urbaine organise à l’automne des Assises de la relance économique. Fin mai, un questionnaire a été adressé à 2.500 acteurs privés, publics et parapublics. Lors de ces Assises, nous restituerons la synthèse de leurs contributions pour construire, avec eux, un plan de relance. Car c’est ensemble, par l’intelligence collective, que nous trouverons les voies et moyens de dessiner l’économie de demain !