Il arrive parfois qu’une question dite anodine, qui d’ordinaire ne soulève aucun débat, provoque un intérêt certain et même un certain intérêt. Ce fut le cas jeudi soir au conseil communautaire de printemps qui se tenait à l’Embarcadère à Montceau-les-Mines.
L’ordre du jour ne présentait pas de sujets particulièrement rafraîchissants. Pourtant quand il fut question du partenariat de l’Ecomusée avec la ville du Creusot concernant la représentation du spectacle « Revue creusotine » le samedi 2 juillet 2022 à 18h au Petit Théâtre du château de la Verrerie, Charles Landre (conseiller communautaire de l’opposition du Creusot) demanda la parole. Il s’interrogeait sur la situation même de l’Ecomusée qui, à ce jour, a perdu son directeur, Ivan Kharaba, nommé le 1er février 2022 alors que le poste était déjà vacant depuis une bonne année. A croire qu’il existe une malédiction à diriger l’Ecomusée.
« Il devait y avoir une nouvelle impulsion mais depuis deux ans apparaissent des problèmes sur la ligne directrice et d’organisation. Les directions se succèdent sans succès. Pouvez-vous nous rassurer » demande-t-il au président de la CUCM.
David Marti, le concède, quand bien même l’ambition reste la même, « nous connaissons des difficultés avec les directeurs successifs pour des raisons différentes ». Il a lui-même mis fin à la période d’essai de trois mois d’Ivan Kharaba. « J’ai jugé qu’elle n’était pas concluante. Il y a parfois des mayonnaises qui ne prennent pas. Le recrutement est lancé mais il n’est pas simple de trouver une directrice ou un directeur pour l’Ecomusée avec lequel nous avons des ambitions » et retoque Charles Landre sur l’absence de ligne directrice. Sans quoi la DRAC (direction régionale de l’action culturelle) et l’Etat « ne seraient pas à nos côtés ».
Et qui dit Ecomusée, dit intervention du maire de Montceau-les-Mines, qui n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi l’Ecomusée se prive de Montceau. « C’est comme priver un enfant de son certificat de naissance » rappelle-t-elle. « Cette délibération me fait rêver, comme j’aimerais la signer avec la CUCM ».
Chacun campe sur ses positions et ses arguments
En d’autres temps, l’échange entre Marie-Claude Jarrot et David Marti aurait tourné au vinaigre. Les temps changent même si le président est resté très clair. « Il n’y a pas de raison que l’Ecomusée ne travaille pas avec Montceau mais il n’est pas obligatoire que des structures intègrent l’Ecomusée ».
La raison est purement financière. Trois sites font partie de l’Ecomusée, le musée de l’Homme et de l’Industrie, la villa Perrusson et la Briqueterie fermée au public car elle est trop dégradée. « Nous avons déjà du mal avec nos structures actuelles », avance David Marti. Donc pas question d’intégrer le musée école (Montceau) ou le musée de la mine (Blanzy). Ce serait à l’Ecomusée de gérer le personnel, « en revanche, nous pouvons travailler sur des conventionnements ».
« C’est injustifiable, indéfendable » lui répond le maire de Montceau. « Vous allez sur les finances, moi je vais sur le symbole ».
« Mais nous n’avons pas les moyens financiers, ce n’est pas de l’ordre du symbole » explique le président.
« Nous pouvons conventionner sans que l’Ecomusée prenne en charge le fonctionnement. Accordez nous le droit d’être reconnu territoire Ecomusée » insiste Marie-Claude Jarrot.
« On ne se comprend pas, je vais vous rassurer » lui sourit David Marti. Il sort alors la caution scientifique de l’Ecomusée dont bénéficie le musée de la mine, « donc il est intégré ».
« Je vous rappelle que l’Ecomusée siège au comité de pilotage du lavoir des Chavannes » évoque le maire de Montceau.
Alors s’appuyer sur des bénévoles peut être une solution mais l’exemple du musée du canal à Ecuisses, apporte la preuve contraire. Le bénévolat s’étiole. « Ce n’est pas à la CUCM d’absorber les défaillances des associations. Nous pouvons soutenir mais pas nous substituer ».
Suite au prochain épisode et déjà trouver une direction à l’Ecomusée.
Jean Bernard
Pour information, la briqueterie de ciry sera ouverte cet été avec seulement certaines zones interdites au public. Des manifestations sont programmés et encadrées par les associations de la commune, il y a encore quelques bénévoles qui s’y intéressent.
Et oui, il n’y a pas que la villa perrusson.