Avions-nous conscience de notre bonheur avant que cette saloperie de coronavirus vienne mettre à mal le monde dans lequel nous vivons ?
Il suffit qu’on nous retire une bribe de liberté comme celle du marché dans nos villes pour se rendre compte que ce moment habituellement ordinaire prend une toute autre dimension quand finalement il est maintenu. Il devient alors une bouffée d’oxygène en plein confinement, ce moment de liberté retrouvée, celle qu’on nous enlève avant de nous la rendre avec parcimonie.
Les marchés, désormais, sont interdits sauf dérogation du préfet et la commune de Palinges en a bénéficié. Alors ce vendredi matin, sur la place du bourg, là où se tient habituellement, les commerçants ont répondu présents. Evidemment, les clients ont dû se résoudre à observer les gestes barrières, respecter les distances de sécurité, se laisser guider par les marquages au sol.
Pas besoin de rappel à l’ordre, chacun s’est conformé aux règles sanitaires presque avec plaisir. « Pas de marché, ça nous manquerait, on n’a quand même pas la peste » prévient Danièle avec plusieurs cabas à la main. « Je fais les courses pour plusieurs personnes âgées ».
Ce matin, Marie-Elisabeth, une Palingeoise, est pleine d’énergie. Elle pose son vélo et fait le tour du marché. « Que demander de plus, il fait beau, on s’oxygène et les oiseaux chantent » dit-elle avec un grand sourire. « Pour mes courses, je vais à Paray-le-Monial ou à Génelard, ici à Palinges, il n’y a plus rien (la supérette a fermé), alors le marché, y venir, c’est un vrai plaisir ».
Adeline est là aussi. Professeure des écoles à Palinges, elle habite à Saint-Bonnet-de-Vieille-Vigne. « Quand je travaille à l’école, les commerçants nous attendent après la sortie à midi », note-t-elle.
Les clients défilent, l’un après l’autre. Ils patientent, font la causette avec la voisine. Devant chaque commerçant, ils ne s’attardent pas. Le marchand de fromages de chèvre et d’oeufs d’oie, entre autres, de Saint-Martin-de-Salencey, en fait la remarque. C’est moins chaleureux, moins convivial. C’est ainsi.
Jean-Yves lui, vient de Saint-Aubin-en-Charollais. Son miel trouve preneur, ses oeufs bien davantage. Heureusement, « car ils ne se conservent pas. Sans le marché, sans compter celui du dimanche matin à Génelard, à quoi bon produire des oeufs » déclare-t-il.
Vendredi matin à Palinges, le maintien du marché a maintenu ce lien entre les gens, à distance certes mais ce fut un petit matin bonheur.
On prend.
Jean Bernard
Bonjour,
Et oui, on redécouvre les petits moments de bonheur !
Mais réfléchissez un peu… Ne posez pas vos cabas, sacs ou paniers au sol…
Faites attention à vous, portez vous bien
Jean-Michel 71
tiens , on se croirait en France et non dans un souk de banlieu. C’est peut-être ce qui fait la différence