9 novembre 1970. Le général de Gaulle est mort. A l’époque, la disparition du héros de la seconde guerre mondiale est tenue secrète toute la nuit. Impensable aujourd’hui avec les réseaux sociaux, Twitter et les chaînes d’info qui tournent en boucle.
« Qui ne se souvient pas, parmi les gens de ma génération, de cette soirée du 9 novembre 1970 où la France apprit que le général de Gaulle venait de mourir ? Il y eut comme une grande stupeur qui saisit le pays tout entier. Internet n’était qu’un rêve d’ingénieur » déclare madame le maire de Montceau-les-Mines, ce mercredi 9 novembre 2022 devant le monument aux Morts des Fusillés à Bel Air.
Ce 9 novembre 1970, le fondateur de la Ve République s’éteint devant sa table de bridge dans l’attente du journal télévisé qui était une grand-messe cathodique. Il murmure « j’ai mal dans le dos… ». Il perd connaissance. Il aura le temps de recevoir les derniers sacrements avant de succomber. « Lui qui fut un roi sans sacre, meurt sans mourir » exprime Marie-Claude Jarrot.
N’avait-il pas déclaré: « Si la France m’a appelé, c’est pour lui servir de guide, ce n’est certes pas pour présider à son sommeil ».
Dans le petit écran en noir et blanc, de Gaulle y trouva sa place. Les réclames devenaient des publicités et des conférences de presse, de Gaulle en faisait des spectacles audiovisuels. C’était l’ORTF.
« La télévision avait poussé le gaullisme dans les maisons en y introduisant l’histoire, de la même façon qu’en 1940 la radio avait fait, de la voix du Général, celle de la France » rapporte le maire.
Radio, télévision, on parlait de la France sans changer de programme mais de destin qui fera dire au Général : « Mon cher et vieux pays, nous voici une fois de plus ensemble dans l’épreuve». La Ve République mettait à l’épreuve ses institutions fondamentales. Finie la comédie, même insurrectionnelle : la France elle-même allait fixer son destin.
« De Gaulle ne croyait pas aux roses de mai. Lui, il travaillait et, quand l’insurrection arrivera, la voix sans visage de la radio lancera en cette fin du mois de mai 68, un million d’hommes sur les Champs-Élysées » rappelle-t-elle.
Le Général dira : « J’ai tenté de dresser la France contre la fin d’un monde » lui qui survécu aux adversaires, Hitler, Mussolini, comme aux Alliés : Roosevelt, Churchill et Staline.
Que reste-t-il aujourd’hui ? « L’histoire du Gaullisme et non celle de De Gaulle » et surtout un principe, rétablir la fraternité bien plus que conquérir la liberté. « Cette fraternité elle existe et de Gaulle en a été l’un des plus ardents défenseurs » conclut Marie-Claude Jarrot.
J.B.