Communiqué – Face au nombre grandissant de vastes projets commerciaux tels Europa City, Center Parcs et Villages Nature, EcoLogicAction 71 dénonce le rôle de l’Etat et des collectivités dans la promotion et le financement, au nom du tourisme, d’une industrie des loisirs qui incite à la surconsommation et détruit de vastes zones naturelles et agricoles au lieu de soutenir un tourisme de découverte du patrimoine, respectueux de l’environnement et de la qualité de vie des populations locales.
La France, première destination touristique au monde, dépense des milliards d’euros pour son développement. Ainsi, l’Etat a enjoint la Caisse des dépôts et consignations (CDC) à investir 1 milliard d’euros dans des projets touristiques dits structurants, c’est-à-dire gigantesques, tels Europa City, Center Parcs, Disneyland et Villages Nature, misant tout sur les loisirs pour booster la consommation, alors que nos monuments historiques tombent en ruines. Cette hypercentralisation de la consommation et des loisirs ne profite financièrement que très marginalement aux populations locales, mais entraîne, en revanche, par son gigantisme, des frais d’équipement qui dépassent les capacités financières des collectivités, détruit les structures existantes et le tissu social.
Les régions et départements prennent la même voie, aggravant leur endettement. La Bourgogne Franche-Comté n’est épargnée ni par cette hyper-marchandisation des loisirs, rebaptisés tourisme pour justifier d’un intérêt général et prétendre à des financements publics, ni par le zèle des élu.e.s, prêts à investir plus de 100 millions d’euros dans deux Center parcs, au Rousset-Marizy (71) et à Poligny (39), au risque de dénaturer l’image d’une région jusqu’alors célébrée pour sa culture, son patrimoine et ses paysages, et de bouleverser le mode de vie des populations locales.
EcoLogicAction 71 dénonce le double-langage des élu.e.s qui discourent sur la « réalité du changement climatique » et la protection de la biodiversité, mais sont prêts à financer un tourisme de masse qui bétonne zones humides et terres agricoles, draine les nappes phréatiques, détruit la biodiversité, aggrave la pollution et le réchauffement climatique, sans se préoccuper du coût de ces destructions à long terme. Rappelons que le tourisme est à l’origine de 8% des émissions globales de gaz à effet de serre et que la moitié des déplacements se font par avion.
Le Charolais et le Mâconnais sont riches d’un patrimoine exceptionnel, de paysages variés et d’une culture foisonnante, et n’ont donc nul besoin de « se diversifier » en y introduisant des Center parcs qui, au contraire, dévaloriseraient leur image. Par contre, ces régions ont besoin d’aide pour sauvegarder leur patrimoine, développer leur réseau de voies vertes, accompagner les gîtes et chambres d’hôtes, et autres initiatives qui favorisent un tourisme de proximité, proche de l’habitant mais dispersé sur le territoire au lieu d’être concentré artificiellement autour d’un immense mais éphémère parc d’attractions.
En présentant la conférence « Quelles alternatives à l’évolution du tourisme ? » animée par Gilles Béville, président de l’Association pour le tourisme équitable et solidaire (ATES), EcoLogicAction 71 souhaite sensibiliser les élu.e.s du département et des communautés de communes ainsi que le public sur les questions que suscite cette évolution au sein de nos territoires : quel tourisme voulons-nous à l’échelle de notre région ? Quelles alternatives pour un tourisme équitable, solidaire, respectueux de l’environnement et des populations locales ? Comment réduire l’empreinte écologique du tourisme ? Autant de questions qui nécessitent un débat citoyen.
Dans le cadre du week-end Villages des énergies alternatives à Cluny, ce samedi 29 et dimanche 30 septembre 2018. Conférence à 15h au Quai de la gare.