Chasse – « Aucun gibier ne mérite la mort d’une personne »

 

Quand bien même l’OFB (Office Français de la Biodiversité) observe une tendance à la baisse des accidents de chasse depuis 20 ans, l’image de la chasse en France en souffre. Un accident est toujours un accident de trop. D’ailleurs en 2021/2022, l’OFB a recensé 90 accidents dont 8 mortels, c’est même 10 accidents de plus qu’en 2020/2021. Mais inférieurs à 100.

 

 

Effectivement, on dénombre moins d’accidents, déjà en raison de la baisse du nombre de chasseurs _ ils sont près d’un million _ et « ces résultats sont le fruit des efforts menés sur la sécurité et la formation des chasseurs par les acteurs cynégétique » indique l’OFB.

A la société de chasse du Bassin minier que préside Michel Bonnot, la sécurité est le point de vigilance numéro 1. « Aucun gibier ne mérite la mort d’une personne » dit-on chez les chasseurs d’où la réunion d’information qui s’est tenue à la salle des fêtes du Magny à Montceau-les-Mines. Objectif, réduire encore au maximum les accidents liés à cette pratique.

« Les accidents comme les incidents recensés confirment qu’ils sont, pour la très large majorité, le résultat de fautes humaines liées au non-respect des règles élémentaires de sécurité. Ainsi, parmi les principales causes d’accidents recensés, on retrouve, comme les années passées, le manquement aux règles essentielles de sécurité lors de la chasse en battue au grand gibier: non-respect de l’angle de tir (30 degrés), mauvaise manipulation d’armes, tirs en directions des routes, habitations ou chemins de randonnées » lit-on dans le rapport de l’OFB pour l’exercice 2021/2022.

Chez les non chasseurs, les armes à feu font peur. La peur d’une mauvaise manipulation et d’un tir inopportun qui provoque l’accident. « Parce que plus de 60% des accidents de chasse sont des auto-accidents, le chasseur se blesse lui-même » rappelle le représentant fédéral. « Même à l’épaule, l’arme doit être déchargé. Quand vous franchissez un obstacle, même chose et aussi, sachez que le cran de sécurité n’est pas une sécurité. La seule sécurité, c’est une arme déchargée. Il ne faut pas être radin sur la précaution » martèle-t-il aux chasseurs du Bassin minier.

Des chasseurs qui sont sont bien conscients que leur loisir favori a besoin de restaurer son image auprès de la population et des usagers de la nature. Le rappel des règles de sécurité doit y contribuer.

« Les premières victimes restent majoritairement les chasseurs, mais dans 2 accidents mortels sur 10, ce sont des usagers de la nature qui sont concernés. Concilier le partage de l’espace naturel nécessite d’apaiser les tensions que l’on observe. À défaut, les crispations ne feront que croître (…). Je veux des chasseurs mieux formés, une pratique mieux encadrée et une information des activités de chasse plus accessible pour les usagers de la nature » souligne  Bérangère Couillard, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargée de l’Écologie.

 

J.B.



 

Ce que prévoit la loi, les trois principaux axes

1. Renforcement de la formation des chasseurs

La loi de 2019 qui impose une formation décennale à chaque chasseur sera complétée par « un volet pratique ». En ce sens, un chasseur sur deux sera formé d’ici 2025. Par ailleurs, un chasseur sur cinq sera également formé d’ici à 2025 au rôle de responsable de battues pour éviter les accidents et favoriser le dialogue avec les passants.

2. Amélioration des règles de sécurité

Les bonnes pratiques des règles actuelles de sécurité seront généralisées, telles que le respect de l’angle de tir des 30 degrés ou le port généralisé des gilets fluo. À cela s’ajoutent la création d’un délit d’alcoolémie et l’interdiction de la pratique de la chasse sous l’emprise de stupéfiants. Le gouvernement précise que des audits de sécurité des zones sensibles seront réalisés et la promotion des techniques de chasse les plus sûres sera poursuivie.

3. Création d’une application entre chasseurs et promeneurs

Les zones de chasse seront recensées et rendues publiques grâce à une application numérique pour « mieux informer les usagers de la nature ». La plateforme centralisera les informations et sera en open data pour faciliter les échanges avec les applications existantes déjà utilisées par le grand public.

Pour garantir son efficacité, le gouvernement précise que la déclaration de chasses collectives sera obligatoire et que les panneaux d’annonce des battues seront standardisés pour qu’ils soient correctement utilisés et compris. Enfin, dans les territoires faisant partie de l’association communale de chasse agréée (Acca), le planning annuel sera communiqué à l’ensemble des résidents de la commune dès septembre 2023.

3 commentaires :

  1. Bonjour,

    Aucune « bouteille », aucune drogue ne mérite la mort d’une personne….
    La « manipulation » d’une voiture ne vous interroge pas ?

    Et pourtant, ils sont bien plus nombreux ceux qui meurent à cause de cela !

    Evitons les déclarations à l’emporte-pièce.

    Bien amicalement

  2. Un sport?! Tuer!

    • Nous devons pourtant nous poser des questions qui dérangent la bien-pensance.
      Le « droit » des « touristes » à investir la nature à pied ou avec des engins ?
      Mais les animaux sauvages, en voie de disparition, ont droit, besoin, que soit respecté leur espace vital.
      De quel droit pénétrons nous sur les propriétés privées ?
      Je suis anti-chasse mais je sais que les chasseurs négocient le droit d’y pénétrer, avec souvent des contreparties.
      Il semblerait que sous certaines conditions, loi Verdeille de 1964, ils puissent envahir votre terrain si vous n’avez pas pris la précaution d’ entreprendre les démarches nécessaires !!
      De nos jours, il devrait être possible d’avoir des fusils laser qui déterminerait l’efficacité des tirs sans tuer non ?
      Mais manquerait le gout du sang ?

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