Agriculture, transport ferroviaire : l’insupportable cynisme de LREM.
Communiqué – Le gouvernement et la majorité LREM à l’Assemblée nationale viennent de livrer, cette semaine, une nouvelle séquence, qui décrédibilise profondément la parole publique.
Alors que assistons depuis 3 mois à un affrontement caricatural entre un gouvernement dont le projet ferroviaire se limite à une SNCF compétitive et des syndicats arc boutés sur la question du statut, une des questions centrale de la réforme, le statut public de SNCF était censé être garanti par la loi ainsi que l’expliquait le porte parole du gouvernement Benjamin Griveaux : « Quand on a inscrit dans la loi le fait de dire que c’est une entreprise qui sera strictement à capitaux publics, et bien elle restera à 100 % à capitaux publics, qu’on augmente le capital ou pas. ».
Mais sur un autre sujet, jeudi lors de l’examen du projet de loi sur l’agriculture, à rebours total de cet argumentaire, le groupe LREM a voté contre l’inscription dans la loi de la sortie du glyphosate pour 2021 en dépit de l’engagement présidentiel. Le porte parole Benjamin Griveaux expliqua alors qu’«inscrire dans la loi les choses, c’est formidable, mais ce n’est pas la garantie que ça arrive ».
Alors que les élections législatives, il y a tout juste un an, on été marquées par un record d’abstention (57,36%) traduisant là le malaise des français, de tels raisonnements sont inacceptables. En disant ainsi tout est son contraire pour justifier des positions politiques du moment, la majorité, quelles que soient nos convictions sur ces sujets, ne peut que créer de la défiance et du rejet.
Dans la même veine, le député de la 3ème circonscription de Saône-et-Loire, Rémy Rebeyrotte, qui déclarait le 27 février dernier : « Concernant l’interdiction du glyphosate, il est important d’avoir choisi son arrêt d’ici trois ans pour éviter que l’on enterre une fois de plus le dossier. », a aussi, pas à un retournement de veste près, voté contre l’inscription de l’interdiction du glyphosate dans la loi, comme son groupe, le doigt sur la couture comme il a toujours su si bien le faire.
Lorsque les actes sont si éloignés des engagements qui ont été pris, la parole publique se discrédite irrémédiablement. Pourtant c’est bien de confiance en leurs représentants dont les français ont besoin et particulièrement sur des sujets aussi essentiels.
Alors que le pays a besoin de se transformer, le peu de courage et le peu d’idées qui caractérisent ces séquences nous font, en plus, passer à côté des grands débats qui devraient secouer le pays.
Sur l’organisation des transports ferroviaires il n’est pas expliqué aux français ce qu’est la stratégie d’aménagement pour les 30 prochaines années. Qui seulement dans la majorité le sait ? Pas davantage qu’il n’a été expliqué que la « concurrence» promise sera en réalité une addition de monopoles locaux, sans garanties, ni sur la baisse de la dépense publique ni celle des tarifs.
Et l’agriculture française qui doit être au cœur du projet national a besoin d’un État stratège. Or le gouvernement préfère mener des stratégies politiques qui visent tantôt à flatter tel allié, plus tard un autre. Les acteurs de l’agriculture ne peuvent plus être otages de combats de lobbys et d’un État impuissant à proposer une vision claire et stable pour l’avenir alors que pèsent aujourd’hui sur eux des contraintes insupportables.
Ces deux sujets disent beaucoup du rapport qu’à la majorité LREM au pays. Distanciée, cynique, et en décalage total avec le mécontentement qui s’exprime. Ces derniers épisodes, loin d’être anecdotiques, montrent l’incompréhension du malaise qui traverse notre pays. Il est urgent de restaurer de la confiance. Cela passera par des élus capables de déployer enfin des idées et des projets et par des actes conformes à ceux-ci.
Cette semaine, le triste spectacle gouvernemental et parlementaire en était bien loin. Alors un peu de courage et au travail !
Charles Landre