Tribune de Charles Landre, conseiller municipal du creusot et communautaire de l’opposition.
Dans un monde bouleversé, des défis inédits apparaissent. Nous avons toutes les cartes en main, au Creusot et sur la CUCM pour réussir collectivement. Mais il faut s’engager et choisir avec volonté et une audace nouvelle. Voici quelques propositions.
S’engager sur la voie de la production d’énergie à partir des déchets
Nous ne pouvons continuer d’enfouir une immense part de nos déchets et nous contenter d’un tri partiel. En méthaniser demain une partie ne répondra pas aux enjeux. Il faut oser s’engager sur la voie d’une usine d’incinération pour produire de l’électricité ou de l’hydrogène. Objectif : 0 % d’enfouissement et la transformation des déchets en énergie renouvelable.
Choisir de baisser le niveau de la taxe foncière
La hausse des taux, cette dérive fiscale de la CUCM et de certaines communes dont la ville du Creusot est inverse à l’évolution de la valeur des biens. Alors que le niveau global des dotations ne diminue pas (et notamment par l’effet des compensations liées aux difficultés sociales accrues du territoire) et que le service public sera réduit (abandon progressif du ramassage des déchets à la porte), l’impôt levé uniquement pour soutenir le train de vie de la CUCM, dont l’endettement s’accroît, est irraisonnable.
S’engager pour la création d’entreprise et la diversification du tissu économique
Avec le plus mauvais taux de chômage de Bourgogne, le 3eme de BFC, la stratégie économique de la CUCM doit changer. Plutôt que de saupoudrer des subventions, engageons-nous pour la création d’entreprise. La zone Coriolis qui doit être la porte d’entrée de la région doit accueillir des activités économiques ciblées, notamment dans les services aux professionnels des grandes métropoles. Plutôt que l’attentisme, développons enfin un dispositif communautaire de soutien à la création d’entreprise. Enfin, innovons en soutenant le développement du micro-crédit au service de la micro-entreprise. En réorientant une petite partie des centaines de milliers d’euros qui servent à créer des structures publiques locales dont l’efficacité n’est jamais mesurée nous dépenserons moins pour de meilleurs résultats.
Choisir de lutter fermement contre le trafic de drogue et la délinquance
La lutte contre le trafic de drogue est une priorité absolue et d’abord question de volonté politique. Il faut sortir des dogmatismes qui conduisent à l’attentisme et au déni et développer les Polices municipales. En premier lieu celle du Creusot. Les forces de police et de gendarmerie du territoire ont besoin d’être enfin soutenues par des Polices Municipales modernes pour éradiquer les quelques trafiquants qui détruisent la vie de quartiers entiers. Il faut naturellement en parallèle mettre fin aux clientélismes, notamment dans les attributions de logements sociaux.
S’engager pour un festival et une programmation culturelle communautaire
Avec la Gare TGV, la RCEA, l’autoroute A6, notre situation géographique unique entre Lyon, Paris et Genève est un atout extraordinaire. Ayons l’ambition de créer au moins un festival culturel d’ampleur nationale, d’investir les lieux de culture, de devenir un territoire d’accueil de conventions et de séminaires et de construire une programmation coordonnée entre les différents lieux. Nous pouvons le faire à minima avec Autun ou la Côte chalonnaise. Cela irriguera toute la vie économique, commerciale et sociale locale et constituera la meilleure des promotions pour notre région.
Choisir de défendre les structures de santé essentielles
Alors que le tissu de santé est plus fragile que jamais la CUCM doit enfin s’engager publiquement et concrètement sur 2 points. D’abord dans une campagne de promotion et surtout d’accueil auprès des professionnels de santé et particulièrement auprès des universités. Ensuite pour refuser la suppression de la ligne de SMUR au Creusot ou à Montceau comme c’est régulièrement évoqué. Les personnels des urgences ne doivent plus être laissés seuls face à ces risques. La parole politique doit être claire et unanime : dans un territoire fragilisé, les urgences doivent au contraire être renforcées.
S’engager pour la sauvegarde et la valorisation du patrimoine industriel
Nous sommes dotés d’un patrimoine industriel extrêmement riche, mais en 20 ans, nous avons perdu le musée du canal, pas soutenu le musée de la Mine, engagé 3 millions d’euros à l’aveugle sur la briqueterie de Ciry le Noble, il n’y a plus de directeur à l’écomusée, et récemment la ville du Creusot vient encore de décider de raser une école Schneider. Il ne suffit pas de parler d’attractivité touristique et de tourisme industriel, il faut engager un plan pluriannuel de valorisation des bâtiments à sauvegarder, à réhabiliter ou dont il faut changer la destination. En les ouvrant y compris aux investissements privés. Ce patrimoine doit constituer un facteur d’attractivité et non une charge qu’on détruit petit à petit.
Choisir de mettre fin aux conflits d’intérêts et à l’incroyable cumul des fonctions
Le procureur de la République de Chalon a ouvert au moins 5 enquêtes sur la gestion de la ville du Creusot (gestion et conflits d’intérêts autour du « Parc des Combes » et de Le Creusot Initiatives, gestion de l’Hôtel-Dieu et de l’ACAPA par les élus) et de la CUCM (les liens avec Veolia, en monopole de fait sur les réseaux eau, transport et en partie déchets). C’est extrêmement inquiétant et le signe d’une gestion clanique des affaires publiques qui n’est pas saine. La fin des conflits d’intérêt et du cumul des fonctions des élus est un préalable indispensable à la réussite des politiques publiques locales. Il est simple à mettre en place et à effet immédiat.
S’engager pour la formation et la mutualisation des moyens sportifs
Les associations sportives, forcément fragilisées par le COVID doivent être mieux soutenues. Cela passe par des mutualisations de moyens et notamment une réflexion communautaire sur les équipements (plutôt que de multiplier l’aménagement de salles inadéquates). Surtout il faut engager un soutien à la formation et à la performance. Cela exige un projet sportif de territoire, d’accompagnement des clubs pour la formation des jeunes et la performance au plus au niveau.
Choisir de mettre fin à l’étalement urbain et à l’éclatement commercial
A l’heure où l’on réinvente une vie après le COVID, où les centres-villes se dépeuplent et où les enjeux environnementaux sont connus de tous le paradigme foncier doit changer. L’étalement urbain autant que la création de zones commerciales nouvelles sont des démarches qui doivent appartenir au passé. Sur un territoire qui perd des habitants c’est une hérésie qui affaiblit centres-villes et centres-bourgs. Recentrons-nous autour des cœurs de chaque commune, oublions les intérêts à court terme, revalorisons l’existant. Au Creusot, plutôt que des débats ineptes sur la conservation d’un quart, d’un demi, ou d’un parking complet place Schneider, redéployons les stationnements sur le quartier et engageons-nous enfin à en refaire une vraie belle place accompagnée d’un plateau des hauts fourneaux totalement sécurisé et rénové !
Avec 100 millions d’euros de budget pour la CUCM, 30 millions pour la seule ville du Creusot, des niveaux de ressources encore très élevés nous avons tout en main pour réussir.
Maintenant il nous faut choisir où nous voulons aller. Alors que la concurrence entre territoire s’accroît et qu’un renouveau des villes moyennes est envisageable, concrétions les opportunités qui s’offrent à nous.
Nous en avons les moyens.
C’est le moment.
S’engager sur la voie de la production d’énergie à partir des déchets:il a raison ,il faut aller de l’avant , celà se fait déjà à Dijon et dans d’autres métropoles
Paroles paroles……comme d’hab
Il a raison. Arrêt sur le cumul des fonctions alors que le Maire de Sanvignes vient d’être nommé Vice Président un de plus il n y en avait pas assez 15. Elle coûte chère cette communauté urbaine !!