Communiqué de la CGT du bassin montcellien.
Dette de la Sécurité sociale :
un épouvantail à mettre au rancart !
Le projet de loi de Financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2021) prévoit un déficit prévisionnel de 49 Mds€ pour l’année 2020. Ces chiffres sont impressionnants, le patronat et les libéraux les brandissent déjà pour justifier des coupes sombres dans notre système. Cet épouvantail de la dette sert à faire peur ; il est important de le déconstruire pour renforcer la confiance des citoyen-nes dans notre système de Sécurité sociale.
Sa raison d’être est bien plus importante : la Sécurité sociale a été construite pour « libérer les travailleurs de l’angoisse du lendemain » (Ambroise Croizat) tout en ouvrant un espace de démocratie sociale ou les représentants des travailleur-euses prennent part à la gestion d’une partie de la richesse qu’ils produisent (les cotisations sociales) et qui est mise en commun. (…)
Le résultat comptable de la Sécu dépend de ses dépenses, mais avant tout de ses recettes. Ces dernières proviennent
essentiellement des cotisations sociales (le salaire socialisé), et donc dépendent du niveau de l’emploi et des salaires.
Lors de la crise sanitaire que nous connaissons, la Sécurité sociale a rempli un rôle d’amortisseur social, c’est une bonne chose, mais bien des dépenses auraient pu être évitées si les gouvernements successifs n’avaient pas cassé l’hôpital public. Néanmoins, la Sécurité sociale a su faire face aux nombreuses autres crises et a les outils pour remettre ses comptes à l’équilibre.
(…)
Avant la crise de la COVID, depuis 2014, mise à part le remboursement de la dette, la sécurité sociale était excédentaire ! La Sécurité sociale n’a pas un problème de dette, n’a pas un problème de coûts, elle a un problème de financement issu de choix politiques menés par les gouvernements successifs !
Pour cela il faut supprimer les exonérations et les exemptions de cotisations sociales, et il faut, au moment où les
multinationales du CAC 40 manifestent leur volonté de reprendre la distribution de dividendes, mettre à contribution
les revenus financiers des entreprises.
Excellent communiqué qui remet les pendules à l’heure.
S’il faut, comme il est dit dans celui-ci déconstruire « l’épouvantail de la dette ». Je leur donne une piste. La simple suppression du CICE (qui a essentiellement profité à la grande Distribution avec comme champion de France de l’assistanat AUCHAN qui licencie à tour de bras) comblerait au moins la moitié du soi-disant déficit. Par contre, il me semble que certaines exonérations sociales seraient judicieuses en ce moment de crise sanitaire et de plus elles devraient être accompagnées de mesures spéciales. Moi, il y a un truc qui m’inquiète. Beaucoup de petits commerçants et de modestes artisans ne vont pas valider 4 trimestres en 2020 faute de bénéfice suffisant. Concrètement, cela signifie qu’ils devront encore repousser l’âge de leur retraite. Ces gens bossent parfois 70 heures/semaine et ne prennent qu’une ou 2 semaines de vacances (quand ils en prennent). Je sais, j’ai bien compris que les syndicats sont là pour défendre les intérêts des salariés et je n’attends rien de leurs instances sclérosées mais ne serait-il pas possible que les militants syndicalistes de base les considèrent (selon leur langage stéréotypé) comme un sous prolétariat et les accompagnent dans leur lutte pour la simple survie ? A contrario, ne serait-il pas souhaitable que le petit indépendant cesse de se considérer comme un patron et vilipende les ouvriers et employés qui constituent sa clientèle ? Salariés ou petits indépendants, la même précarité les menace dans un système ultra libéral.
Je conclurai pour une fois et une seule fois et juste pour la dénoncer par cette phrase débile qui m’insupporte mais qui est, hélas à la mode :
« Moi, je dis ça, je dis rien ! ». Comme dirait le regretté Coluche : « Quand on n’a rien à dire, on ferme sa gueule »