CGT – La nivaquine pourrait manquer, Famar en redressement judiciaire

Communiqué de la CGT du bassin montcellien.

Après les masques respiratoires, les bouteilles d’oxygène… maintenant la nivaquine !

Dans notre communiqué du 22 mars, nous vous informions du risque de manquer bientôt de bouteilles d’oxygène pour soigner les malades atteints du Covid-19. C’est l’alerte lancée par les ex-salarié-e-s de Luxfer sise à Gerzat dans le Puy de Dôme, seule usine en France et en Europe à fabriquer des bouteilles d’oxygène médical, jusqu’à sa fermeture en 2019. Des voix s’élèvent
pour demander sa réouverture et sa nationalisation et en premier lieu les ex-salarié-e-s en lutte qui font tout pour préserver leur outil de travail en état de marche.

L’actualité économique et sociale nous renvoi une autre affaire qui pourrait être réglée par le gouvernement si la volonté politique était au rendez-vous.

Cette actualité à un lien avec la nivaquine, traitement contre le paludisme, une piste pour lutter contre le COVID-19 à condition que l’usine Famar Lyon ne ferme pas ses portes en 2020.

La société Famar Lyon, basée à Saint-Genis-Laval (Métropole de Lyon), sous-traitante de l’industrie pharmaceutique employant un peu plus de 250 salariés, risque une fermeture si aucune solution de reprise n’est présentée au Tribunal de commerce.

Parmi son portefeuille, le site compte 12 médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM). Elle fabrique un éventail de produits sous différentes formes galéniques (formes sèches, pâteuses et liquides) concernant des classes thérapeutiques multiples (antidiabétique, neuroleptique, cardiovasculaire, antibiotique, antiparasitaire, antipaludéen, dermatologique et antifongique) et la nivaquine (chloroquine).

Les dernières interventions du ministre de la Santé, Olivier Véran, sur les situations critiques liées aux pénuries de médicaments et au risque épidémique du Covid-19 devraient nous permettre de reconsidérer l’avenir de ce site, dans le but de retrouver une indépendance sanitaire, au besoin, par la nationalisation temporaire.

Famar Lyon est l’unique usine enregistrée pour délivrer le marché français en nivaquine. Les premiers essais thérapeutiques utilisant cette molécule contre le Covid-19 font apparaître des résultats encourageants. Ces essais prometteurs devraient être étendus à d’autres études cliniques.

La CGT demande au gouvernement de mettre en oeuvre ce qu’il dit. Le site de Saint-Genis-Laval est à disposition pour répondre aux besoins sanitaires de milliers de patients en souffrance et ainsi répondre aux intérêts de santé publique.

Monsieur Macron, rappelez-vous votre allocution du 12 mars : « Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. » Nous sommes bien d’accord Monsieur le Président ! et après, vous faites quoi… ? Vous faites quoi pour Luxfer et maintenant Famar Lyon… dans les deux cas, les machines sont prêtes à repartir pour préserver notre indépendance et notre sécurité sanitaire.

Dernière info : La loi « urgence sanitaire », présentée en Conseil des ministres ce mercredi 25 mars, permet aux employeurs de certains secteurs de l’énergie, des télécoms, de la logistique, des transports ou de l’agroalimentaire d’allonger la semaine de travail à 60 heures, soit douze de plus que le maximum légal. Le travail dominical pourra aussi être étendu et le repos compensateur entre deux périodes de travail passer de 11 à 9 heures, et cela « en fonction des secteurs ».

Or ces dérogations n’ont pas de limite de durée et on ne sait toujours pas si les salariés auront leur mot à dire.

L’heure est grave, mais pas pour tout le monde, le bâton pour les salarié-e-s, la carotte pour les actionnaires…

Depuis ces annonces, la bourse est repartie à la hausse pour le plus grand bonheur des pontes du CAC 40.

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