Communiqué de la CGT bassin montcellien.
Dans la famille scandale d’État, je veux, je veux… Honeywell !
Monsieur Macron, vous allez visiter une entreprise de masques près d’Angers ce mardi matin 31 mars, c’est très bien. Mais n’oubliez pas dans votre allocution de rendre hommage aux ex salarié-e-s d’Honeywell* de Plaintel dans les Côtes-d’Armor.
Le groupe multinational américain Honeywell, fin 2018, fermait son site de production industriel de Plaintel pour le délocaliser en Tunisie licenciant en même temps 38 salarié-e-s. Cette entreprise, fabriquait des masques respiratoires jetables et des vêtements de protections sanitaires en quantité considérable. Elle a été créée il y a une cinquantaine d’années et qui compta jusqu’à 300 salarié-e-s avant son rachat par Honeywell Safety Products Armor en 2010, au groupe Sperian.
Sa production était de 200 millions de masques par an, soit près de 20 millions par mois, fabriqués sur des machines ultras-modernes pouvant produire chacune 4000 masques à l’heure. C’est pourtant bien à ce spécialiste mondial que l’État Français avait passé commande de 200 millions de masques sous la menace du virus H1N1 en 2009.
« On était le principal fabriquant pour la France », dixit Jean Jacques Fuan, directeur du site de 1991 à 2006, « et on vendait partout dans le monde : Japon, Corée, Etats-Unis ». C’est même à Plaintel qu’a été créé le masque FFP2 pliable, celui qui nous manque tellement aujourd’hui. Jean-Jacques Fuan parle d’une « faiblesse des intervenants de l’État. L’entreprise avait bénéficié de subventions importantes au moment de la grippe H1N1, et pourtant aucune volonté de convoquer Honeywell pour tout mettre en oeuvre afin de sauver l’entreprise. »
Non contente de faire appel aux aides de l’État pour financer les huit plans sociaux que la multinationale Honeywell à mis en œuvre pour se débarrasser de ses salarié-e-s, Honeywell a pris la décision irresponsable en novembre 2018 de détruire ses huit machines en les faisant concasser par la déchetterie située sur la zone industrielle toute proche. Détruire des biens de production c’est bon pour le PIB ?
Le syndicat CGT de l’usine de Plaintel avait à l’époque, lancé un cri d’alarme pour empêcher la fermeture du site et la destruction de leur outil de production. Il avait multiplié les actions et les démarches pour éviter le pire. Il s’était même adressé au Président de la République Emmanuel Macron et au Ministre de l’Économie Bruno Le Maire.
Mais ces derniers ce sont contentés d’accuser réception de leurs courriers mais se sont bien gardés d’intervenir. Ils pensaient sans doute en bon libéraux, qu’une intervention de l’État ne servirait à rien, compte tenu que dans un monde mondialisé et heureux, la main invisible du marché finirait par montrer son efficience pour préserver l’intérêt général.
Aujourd’hui, le retour au réel est brutal et c’est avec stupeur que le pays tout entier découvre avec la catastrophe sanitaire du coronavirus qu’il ne possède pratiquement pas de stocks de masques, pourtant indispensables pour protéger les personnels soignants, l’entourage des malades et tous les salarié-e-s obligé-e-s de travailler pour éviter que le pays tout entier ne s’écroule.
Pour la CGT, la fermeture de l’usine Honeywell de Plaintel et la destruction de ses outils de production, comme l’inaction des autorités publiques représentent un scandale d’État qui doit être dénoncé. La chaîne des responsabilités dans cette affaire doit aussi être mise en lumière. Les Dirigeants d’Honeywell et les autorités de l’État doivent aujourd’hui rendre des comptes au pays.
La CGT a interpellé le Gouvernement sur ce scandale. Le site industriel de fabrication de masques de protection sanitaire de Plaintel doit être récréé en urgence sous un statut d’Etablissement Public Industriel et Commercial (EPIC) ou sous la forme d’une Société Coopérative Ouvrière de Production (SCOOP).
Le personnel compétent est disponible il ne demande que cela. De l’argent il y en a. La Banque Centrale Européenne vient de débloquer 750 milliards de liquidités. Que cet argent soit mis en priorité au service de l’urgence sanitaire et de l’intérêt général, plutôt que de laisser aux seules banques privées le privilège de le prêter ou pas.
* Parmi les actionnaires, BlackRock à hauteur de 8,24%…
Heureusement qu il y a la CGT!! Merci merci!!😂😂
Bonjour,
j’ai partagé sur FB
J’avais déjà entendu ces derniers jours, mais sans trop de détails… détail scandaleux d’Honeywell et de l’état…
Décidément, vous ne vous vous faites remarquer que dans la polémique…
Pensez-vous que votre avis compte encore Messieurs de la CGT ? Très clairement, pour la nouvelle génération, vous n’existez plus ! Alors arrêtez vos polémiques stériles. Et profitez d’une retraite bien (?) méritée.
Heureusement que la CGT est là pour défendre le droit des salariés !