C’est un petit petit nom charmant, chantait Fernandel. Amour, allée Amour à Blanzy, un petit bout de chemin qui va du restaurant du Plessis au bois du même nom et qui, selon les riverains, appartient au marquis de Barbentane, propriétaire du château.
Mais pourquoi Amour ? qui n’est pas commun pour baptiser une allée.
A vrai dire, personne ne sait trop. Une des hypothèses est un hommage à Alphonse l’Amour qui, jadis était propriétaire des terrains dans ce coin-là. Sans doute plus une légende qu’une hypothèse.
Parmi les exilés de Blanzy comme on les appelle de ce côté-ci de la commune, dans la dernière maison à droite avant le bois, vit Colette Bourgeois. Elle a fêté ses 90 ans en juin dernier. « Je mange bien, je dors bien, j’ai toute ma tête, c’est juste les jambes qui fonctionnent moins bien » dit-elle sur un ton alerte.
Notre charmante nonagénaire connaît-elle sans doute l’origine du nom de cette allée qui passe devant chez elle. « A l’origine, mais ça remonte à loin, le vrai nom était chemin d’amour, il y avait une pancarte à l’entrée du bois » se souvient-elle.
Mais pourquoi ?
Là encore, c’est une adaptation de l’imaginaire. « Avant, dans le bas, c’était un bistrot qui faisait guinguette. J’avais 12 ans, j’étais une gamine. J’entendais la musique et je dansais dans mon lit » confesse Colette Bourgeois.
Alors qui dit guinguette, dit rencontre « et les amoureux s’éclipsaient dans le bois » précise-t-elle encore. D’où le chemin d’amour.
Puis un jour, il y a bien une trentaine d’année, la commune de Blanzy a voulu numéroter les habitations. « Une voisine n’appréciait la dénomination chemin d’amour, « alors c’est devenu Allée l’Amour avant que le patron du bar, d’un coup de pinceau retire le L » raconte notre historienne d’amour.
Aujourd’hui, le chemin se nomme Allée Amour. C’est joli aussi.
Jean Bernard
très jolie reportage, je ne connaissais pas du tout ce chemin.