Marie-Rose Blétry a vécu des heures terribles. Aujourd’hui encore alors que l’assassin de sa fille, Pascal Jardin est sous les verrous, « j’ai toujours ma douleur. J’ai des jours avec, des jours sans ». Or, la voici désormais présidente de l’association Christelle qui a pour objectif d’accompagner les familles victimes d’agression criminelle.
« Je ne voulais pas être présidente et en même temps maman de victime » précise-t-elle dans les nouveaux locaux de l’association installés dans l’ancien restaurant Picard, entièrement rénové à Blanzy.
Mais a-t-elle eu le choix alors que depuis deux ans déjà, Bernard Hommey, président depuis 16 ans, souhaitait passer la main. « Cette fois-ci, c’est officialisé, je ne suis plus président mais je reste au conseil d’administration » indique-t-il. Même si les familles de victimes ne désiraient pas la présidence, « le choix de Marie-Rose (Blétry) est apparu comme une évidence, d’autant que son action en justice est terminée. A elle de reprendre le flambeau haut et fort ».
Marie-Rose Blétry lui succède. Elle est en place depuis le 24 juin, « je vais le faire pendant un an mais je voudrais surtout remercier Bernard (Hommey) qui a oeuvré pendant 16 ans de façon magistrale au nom des familles ».
Il lui faudra probablement, par moments, oublier son rôle de maman et consacrer son énergie à la cause des sept dossiers « dont on aimerait voir la fin et que notre cabinet d’avocats va suivre » mentionne la présidente.
Plus prosaïquement, l’association Christelle va de son côté poursuivre son travail et notamment celui de rédiger un fascicule pour permettre aux familles, quand un drame survient, de suivre les conseils utiles.
Sans quoi, « nous espérons reprendre nos activités pour renflouer la caisse » observe Marie-Rose Blétry. Elle peut s’appuyer sur son équipe. « C’est un travail collectif ».
Jean Bernard