Les Jeunes agriculteurs de Saône-et-Loire dénoncent l’accord commercial entre l’UE et le MERCOSUR. Entre la viande aux hormones et celle à la qualité gustative, c’est toute une économie qui est menacée.
Le regretté Jean-Pierre Coffe ne l’aurait pas dit autrement : « C’est de la merde ». L’accord commercial trouvé entre l’Union Européennes et les quatre pays du MERCOSUR (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) propose une libéralisation des échanges sur une série de produits agricoles _ boeuf, volaille, surcre, riz, miel _ qui ne réjouit en aucun cas les jeunes agriculteurs de Saône-et-Loire.
Mardi soir, une centaine d’agriculteurs du département s’est massée devant la sous-préfecture à Charolles « où nous avons remis symboliquement une paire de botte à madame la sous-préfète, Hélène Géronimi » rapporte Joffrey Beaudot, président des Jeunes agriculteur de Saône-et-Loire.
Une action symbolique certes mais lourde de sens, car l’accord UE – MERCOSUR « est une forme de trahison. Les agriculteurs perdent leur foi et leurs espoirs dans ce qu’ils font », reprend Joffrey Beaudot. « L’agriculture française est sacrifiée au profit d’accords commerciaux avec ces pays d’Amérique latine ».
Bouffer de la viande argentine ou brésilienne bourrée d’hormones, des bêtes élevées avec du maïs OGM, les jeunes agriculteurs s’y opposent formellement. « Ce sont de gros producteurs de viande, ils vont envahir le marché européen à des prix bas. Cette viande, ne finira pas dans nos boucheries mais alimentera les hôpitaux, les cantines et les plats transformés », dit-il avec amertume.
Jérémy Decerle, député européen, pourra-t-il faire entendre sa voix ?
Pour l’heure, il ne s’agit que d’un accord dont on nous bassine depuis des années mais s’il devait être signé _ il en prend quand même bien le chemin _ « il va faire rentrer en Europe des denrées alimentaires qui ne correspondant à nos standards de production alors que, précisément, nous privilégions la qualité gustative et l’environnement » précise encore le président des JA.
Dans le pré d’à côté, sur la commune de Ciry-le-Noble, la race charolaise y tient toute sa place et les bêtes disposent d’espace. C’est loin d’être le cas en Argentine. Dans sa ferme (en gaec), Joeffrey Beaudot exploite 300 hectares et chaque année, ce sont entre 140 à 150 veaux qui naissent et « nourris avec des produits issus de la ferme » insiste l’agriculteur.
« Nous, les agriculteurs restons propres et très verts, alors nous menons un combat syndical. Nous attendons un signe de l’Etat. Il en va de la sécurité alimentaire » argumente-t-il.
Qu’attendent les JA de Jérémy Decerle, désormais député européen (élu sur la liste Renaissance portée par Emmanuel Macron) et ancien président des JA au plan national ? « Nous le connaissons, nous croyons en ses convictions. Il aura à faire entendre ses idées au sein d’un groupe. Il est à notre écoute, malheureusement, il n’est pas tout seul à décider ».
Dans l’immédiat, les JA de Saône-et-Loire vont suivre l’évolution du dossier de près. « A nous de sensibiliser nos consommateurs et les pouvoirs public ».
Jean Bernard
La fin de l’Amazonie 😇