Voici au moins deux habitants de la CUCM qui n’ont pas reproché à David Marti, président de la CUCM, l’augmentation du prix de l’eau, votée jeudi dernier au conseil communautaire quand ce dernier est arrivé sur l’exploitation agricole du gaec Chardeau à Mont-Saint-Vincent.
Et pour cause, ici, sur les hauteurs de ce coin en Saône-et-Loire, l’eau coule naturellement. Bien au contraire, Julien et Nicolas Chardeau peuvent remercier David Marti de l’aide apporter par la CUCM dans les travaux qui ont permis l’autonomie en eau de l’exploitation et un abreuvement suffisant en quantité et en qualité, sachant qu’un bovin, en été, consomme en moyenne 100 litres d’eau par jour. Le projet s’élevait à 8 185 € HT et a bénéficié d’une aide de la communauté urbaine Creusot Montceau de 3274 € HT.
Or, l’aide apportée aux agriculteurs pour l’eau par la CUCM est illégale selon le contrôle de légalité « alors que nous agissons sur nos compétences à la fois économiques et eau-assainissement, que nous faisons considérablement diminuer la facture d’eau des exploitants agricoles, que nous préservons nos ressources en eau et que ce dispositif ne coûte pas un euro à l’Etat. Comme le disent nos agriculteurs : « la France marche sur la tête » rappelait David Marti en ouverture du conseil communautaire.
C’était le moment d’évoquer le sujet avec Yves Séguy, préfet de Saône-et-Loire, à l’origine de la visite au gaec Chardeau. Sa réponse tombe sous le bon sens. « Je ne remets pas en cause l’accompagnement de la CUCM. C’est une lecture partagée de l’intérêt général ». Il ajoute encore, « quelle stupidité d’utiliser de l’eau potable quand on parle de mesure de préservation de l’eau ».
« On ne vas empêcher la CUCM d’aider les agriculteurs parce que la Région ne le fait pas » prévient David Marti. Tout est dit.
Des agents de l’OFB débarquent armés,
Julien et Nicolas Chardeau ne comprennent pas
Le souci de l’eau écarté, d’une manière plus générale, les agriculteurs ont bien d’autres revendications à soumettre à l’Etat. D’ailleurs faute de réponses rapides, les tracteurs sont de retour notamment à Marseille pour mettre la pression avant le Salon de l’agriculture de Paris qui s’annonce bouillant.
Là-haut, sur la commune de Mont-Saint-Vincent, Julien et Nicolas Chardeau aimeraient qu’on les laisse travailler sans toutes ces contraintes qui, bien souvent, non pas de sens alors qu’ils rappellent que « nos revenus ne sont pas suffisants par rapport aux heures de travail ». La taille des haies, « on ne peut pas y toucher mécaniquement du 15 mars au 15 août » indique Julien Chardeau, « mais on peut utiliser des produits phytosanitaires. On marche sur la tête ».
Les deux jeunes agriculteurs doivent aussi faire face à la divagation de bétail « à cause de quelques éleveurs qui sèment la zizanie et qui ternissent notre image avec des cheptels qui ne sont pas sains. Ils peuvent ainsi contaminer les autres troupeaux » explique encore Julien, président du GDS 71 (groupement de défense sanitaire).
Et quand on parle du loup, là encore, c’est l’incompréhension dans le regard des éleveurs.
Ils ont même été atterrés de voir débarquer sur leur exploitation des agents de l’OFB (office français de la biodiversité) avec leur pistolet pour un contrôle du captage de l’eau. « Nous ne sommes pas des bandits » s’offusque Nicolas.
Le préfet capte les messages et les arguments des uns et des autres. « Nous sommes hyper mobilisés. Je suis un pragmatique. Il y a des motifs d’insatisfactions alors que peut on proposer y compris en terme de simplification » avance-t-il. « Nous avons beaucoup d’échanges, nous n’allons pas nous arrêté au Salon de l’agriculture » ajoute-t-il.
Aller encore plus vite, c’est la demande des agriculteurs.
Jean Bernard