Le 2 février 2017, Pascal Jardin a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 20 ans par la cour d’assises de Saône-et-Loire à Chalon-sur-Saône pour le viol et le meurtre de Christelle Blétry. Le lendemain, l’un de ses avocats interjetait appel. Le nouveau procès était fixé à Dijon à partir du jeudi 20 septembre 2018.
Le procès en appel s’est achevé mercredi 3 octobre. La cour d’assises de Dijon confirmait la peine en première instance. Le 9 octobre, Marie-Rose Blétry, la maman de Christelle apprenait que Pascal Jardin avait décidé de se pourvoir en cassation avec en ligne de mire, la possibilité d’un troisième procès.
« S’il faut y aller, nous irons » déclare Marie-Rose Blétry qui ce mardi soir, à la salle des associations à Blanzy retrouve les membres de l’association Christelle d’aide aux familles victimes d’agression criminelle. A ses côtés, le président, Bernard Hommey, le premier à prendre la parole pour un débriefing.
Elles et ils sont là, tous assis en cercle. Le procès en appel a été une nouvelle épreuve pour l’association, la maman de Christelle et ses deux enfants. Une quinzaine de membres a suivi les débats à Dijon et « nous avons fini à quarante » relate le président. « Nous avons une belle association et vous êtes formidables ».
Formidables de solidarité, formidables de soutien, formidables de dignité quand les avocats de Pascal Jardin « ont dit des horreurs sur Christelle » rapporte l’une des membres.
Un comportement choquant pour Bernard Hommey, « ce côté méchant, agressif des avocats de l’accusé ». « Ils ont fait passer le président pour un moins que rien, l’avocat général pour un rigolo, les experts et les enquêteurs pour des incompétents et l’assassin pour une victime » s’insurge-t-il encore.
Il a fallu avoir les nerfs solides, rester imperturbables quand les membres de l’association furent traités de « poules qui gloussent et de solidarité minière ».
Soudée, l’association l’a été autour de Marie-Rose Blétry. Après chaque jour du procès, ils se retrouvaient dans un gîte pour décompresser, se détendre et éviter ainsi les fatigue des aller-retour Blanzy-Dijon. Chaque jour, c’était un collectif qui se présentait au tribunal. « Je vous dois beaucoup car ce procès en appel à Dijon a été une épreuve plus difficile qu’à Chalon. Les avocats adverses ont été insupportables » souligne la maman de Christelle. L’acharnement des défenseurs de Pascal Jardin l’a même fait douter sur la reconnaissance du viol.
Myriam, la soeur de Christelle prend alors la parole pour dire toute sa colère quand elle croisait le regard de Pascal Jardin, « ses mensonges insupportables », d’écouter les plaidoiries, d’apprendre le pourvoi en cassation de Jardin, « Christelle ne pourra toujours pas reposer en paix ». Sa voix se brise au milieu des sanglots. « Allumons une bougie le 28 décembre en hommage à Christelle, une bougie pour lui dire que nous l’aimons. Christelle n’a pas pu vivre, elle nous a au moins unis ». Instant très fort en émotion.
Marie-Rose Blétry même très affectée témoigne pourtant d’une grande force morale car dit-elle, « après deux procès, Pascal Jardin est toujours présumé innocent ».
Jean Bernard
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