La commémoration de la fin de la guerre 39-45, un conflit dévastateur, « la guerre le plus terrible de l’histoire » rappelle Marie-Claude Jarrot, s’est déroulée à Montceau-les-Mines dans le recueillement. D’abord au Bois du Verne puis place Beaubernard où le 29 juin 1944 la gestapo a tué froidement huit de ceux qui s’étaient réunis dans l’ancien café Berthier où se retrouvaient les résistants. Autorités civiles, militaires et la population dont de jeunes enfants se retrouvèrent ensuite au monument des fusillés avant de rejoindre le monument aux morts place de l’église.
Quatre lieux distincts comme pour mieux marquer cette journée de commémoration, quatre moments pour se rappeler, se souvenir, ne jamais oublier qu’il y a 74 ans, ce 8 mai 1945 devenait un rêve, inimaginable un temps et qui pourtant allait s’accomplir.
Amener l’Allemagne à la capitulation se fera grâce au courage de celles et ceux qui choisirent de dire non, de résister. « Nous pensons ici aux mineurs réquisitionnés par l’ennemi et qui feront tout pour saboter le matériel et distribuer en cachette journaux et tracts clandestins de propagande résistante dans les vestiaires » n’oublie pas madame le maire de Montceau.
Se souvenir également de l’occupation du Creusot, Chalon-sur-Saône, « ici même à Montceau avec ces Allemands basés au vélodrome, à l’école de La Lande ou encore à l’Hôtel du commerce ». La Saône-et-Loire occupée, placée sous le joug allemand et de Gaulle lançait l’appel au combat pour la liberté le 18 juin 40.
Ils ont tous agi ensemble pour la liberté
Marie-Claude Jarrot s’adresse aux plus anciens, aux plus jeunes quand elle lit quelques lignes de cette Montcellienne, Simone adressée à son amie Renée: « Ici à Montceau, pas de café, pas d’huile, de savon, de beurre ou de crème. Rien sur le marché. As-tu écouté au fait le discours de de Gaulle ? Ne le préfères-tu pas à celui du vieux Guignol ? »
Commémorer, c’est se souvenir, se rappeler et rappeler le courage des ces anonymes, hommes, femmes et enfants « qui ont vécu ces années noirs. Ils durent se révolter, ont aussi versé leur sang. Nous leur devons une reconnaissance pour « avoir dû faire la guerre et qui ont voulu malgré tout construire la paix ».
Ils furent unis. Ils ont agi tous ensemble au sein du Conseil de la Résistance, Gaullistes, démocrates chrétiens, radicaux socialistes et communistes. Par solidarité et action collective pour sortir de cette situation de crise. « Qu’en aurait-il été de notre territoire montcellien si chacun avait tourné le dos à son voisin ? » interroge madame le maire.
Quand l’heure est grave le sens des mots, patrie, honneur et héroïsme, prend tout son sens. « Penser et agir comme l’honneur le commande » souligne l’élue.
8 mai 1945, 8 mai 2019, la mémoire donne aussi à réfléchir, se souvenir et penser de mieux faire, « de ne pas reproduire les mêmes erreurs ».
Jean Bernard