Les faits remontent à décembre 2018. La jeune jeune a déposé plainte en février dernier. Sur le procès verbal, le motif stipule: agression sexuelle aggravée avec des mots et un toucher.
Aujourd’hui, Charlotte (nous avons changé son prénom), témoigne car depuis sa plainte, le dossier est au point mort. Selon nos sources, il devrait rapidement évoluer et le mis en cause, jamais entendu par la police, devrait l’être prochainement.
Comme très souvent dans ce genre d’affaire, c’est parole contre parole. Difficile d’apporter des preuves. Charlotte donne sa version avec moult détails. De son côté, Jules (là encore c’est un pseudo), nie tout et se défend de toute agression sexuelle.
Les faits se sont produits, d’abord à l’extérieur de la société située sur le territoire communautaire.
Ce n’est plus de la séduction
Charlotte est en intégration pour ce poste dans la société. Elle arrive d’une autre ville pour la même boîte. Ce soir-là, c’est la fête. « Il voulait un bisou. J’ai pensé qu’il avait bu un verre de trop. Il a tenté sa chance » rapporte Charlotte. L’un et l’autre sont dans la même tranche d’âge.
A l’issue de la soirée, Jules demande à Charlotte de finir la soirée chez lui avec d’autres membres de l’équipe. « J’ai dit non. Il m’a quand même téléphoné quand j’étais dans ma voiture. J’étais sur le point d’être intégrée. Lundi, j’ai repris mon poste ».
Jules ne semble pas avoir abandonné l’idée de séduire Charlotte. A deux reprises, sur le lieu de travail, il lui prend la main, « il tente de m’embrasser mais une personne arrive » raconte-t-elle.
A la pause, Jules est de retour. « Il passe sa main dans mes cheveux. Je lui demande ce qu’il fait et me répond : si tu veux évoluer dans l’entreprise… J’ai de l’argent ». Ce n’est plus de la séduction. « Je veux bien évoluer, mais pas dans ces conditions » nous confie Charlotte.
Un peu plus tard, « je suis à mon poste et Jules veux que je le suive dans un endroit interdit au personnel ». Dans cette pièce, les événements se précipitent. « Il est face à moi, me touche un sein et il me dit : j’ai envie de toi, c’est plus fort que moi. Il déboutonne mon pantalon, il prend ma main pour la mettre sur son sexe puis la sienne vient au niveau de mon vagin. Je lui demande d’arrêter. Alors il me prend par les deux mains et me retourne et dit : tu fais ce que je te demande ».
Il porte un boxer blanc
Jules a-t-il eu l’intention de pénétrer Charlotte ? « J’ai senti son sexe en érection contre mes fesses mais il n’a pas baissé son boxer blanc » poursuit la jeune femme qui parvient d’un coup de coude à se libérer.
Charlotte ne sait pas trop comment réagir. Il lui reste trois heures de boulot et le lendemain, elle est en repos.
Que faire ? Elle en parle au père de sa fille. Quand elle retourne au travail, « Jules recommence alors j’ai prévu de tout enregistrer sur mon portable. Le son n’est pas très bon mais on entend ! (c’est Jules qui parle) : il faut que ça reste entre nous. Il me demande si je veux un petit coup dans les toilettes. J’ai dit non et je regagne mon poste ».
Dès lors, Charlotte fait part de ce qui lui arrive à sa hiérarchie. Elle est entendue, couche tout par écrit et pour éviter d’être en contact avec Jules, va voir son médecin qui la met en arrêt de travail. En janvier, elle en parle à ses parents. Son papa lui conseille de porter plainte. « En février (2019), avec les conseils d’un ami, j’y suis allée », rapporte Charlotte.
Jules, joint au téléphone, nie tout en bloc. Il a très mal vécu cet épisode. « J’ai perdu 10 kg ». Et ajoute-t-il : « J’ai été entendu par le CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), l’inspection du travail et j’ai été blanchi par la direction ».
« Que je garde cet incident pour moi » (Charlotte)
Jules attend d’être entendu par la police « car, précise-t-il, je voulais porter plainte pour diffamation et calomnie ».
Sa version à propos de sa relation avec Charlotte est tout autre. « C’est une personne instable dans son comportement. A aucun moment je me suis montré menaçant. Si la société avait des doutes, je ne serais plus à mon poste » dit-il.
C’est tout le problème. « La décision de la société a été de fermer le dossier, que je garde cet incident pour moi. Mais il m’a quand même proposé de coucher, d’avoir de l’argent pour évoluer. On m’a dit : fais attention à ce que tu vas faire ! Je me suis écroulée que mes chefs ne me croient pas. Et pourtant, à l’inspection du travail, il a reconnu qu’il m’avait embrassée ».
Aujourd’hui, toujours en arrêt maladie, Charlotte est en colère. « Personne ne fait rien, tout le monde s’en fout » s’exclame-t-elle. « On m’a dit d’en parler à la presse. Je ne peux plus retourner là-bas, ce n’est pas possible. On ne peut pas cautionner ça ! »
L’infraction mentionnée envers Jules est la suivante : agression sexuelle par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction.
Jean Bernard