1904 – 2020. C’est la mort dans l’âme que ce vendredi, les 33 salariés de la manufacture Gerbe à Saint-Vallier ont quitté le site. Un au revoir, pas encore un adieu même si chacun sait que Gerbe, cette vieille dame de 116 ans a rendu son dernier soupir la veille au tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône quand a été prononcée la liquidation judiciaire.
La mort de la manufacture Gerbe, même si elle se cachait derrière la République populaire, a provoqué une onde de choc dans ce cercle si fermé du luxe à la française.
Porter un collant ou un bas Gerbe correspondait à une image de la France. Alors, quel besoin d’imaginer un bas brodé d’un filet d’or 24 carats, me direz-vous ? Juste bon à parader dans les salons du palais de l’Elysée ? Oui, sans doute même probablement pour tous ceux qui ce samedi après-midi à Montceau auront pour seul mot d’ordre « arrêtons le massacre ».
C’est l’antithèse de notre monde d’aujourd’hui, l’incompréhension exacerbée qui pousse à vouloir partager la richesse intellectuelle sans même vouloir dépenser un neurone.
Effacer d’une simple décision judiciaire tant d’années qui ont façonné une légende du textile, donné ses lettres de noblesse à un bassin de vie qui n’en demandait pas tant, a fait vivre des milliers de familles, restera une trace indélébile.
Sur les coups de 17 heures, l’immense cathédrale de 20 000 m2 a fini de se consumer dans un silence assourdissant. Pas de cierge, pas de catafalque, encore moins d’éloge funèbre mais des femmes et des hommes dignes.
Tout s’est arrêté, plus rien ne sortira de cette usine devenue un immense cercueil avec pour linceul ces kilomètres de fil pendus comme une toile d’araignée qui bientôt sera recouverte de poussière.
Dans le pénombre d’un jour sombre, le personnel a quitté les lieux. Il a été crucifié, les « bas » en croix.
Les machines se sont tues. Seul le bruit des pas résonne dans la nef. Par ici la sortie.
La manufacture Gerbe est morte.
Qui viendra faire un dépôt de GERBE ?
Jean Bernard
Pas de soucis, M. Marty et les élus de communauté Le Creusot Montceau vont en faire un musée.
D’ailleurs, sur le territoire communautaire, il y aura bientôt plus de musées évoquant le passé glorieux de la région, que d’usines en activité.
Les dépôts de gerbes sont aux monuments aux morts!
T’es un rigolo toi!
Ton humour est à chier
Non son humour n’est pas à chier.
Heureusement qu’il reste encore ça. Le mal est fait ce qui est à chier c’est la gestion du dossier. Bon courage aux ex salariés.