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Une boîte de mouchoirs en papier n’a sans doute pas suffi pour éponger les larmes des Français dépités par l’intervention du Premier ministre sur l’explosion de la dette publique.
Bref, il faut faire des économies. Et la Région Bourgogne–Franche-Comté n’a pas attendu François Bayrou pour gratter des euros ici et là, notamment en réduisant sa prise en charge des transports scolaires. Sont concernés, entre autres, les élèves résidant sur le territoire de la communauté urbaine Creusot Montceau (CUCM) qui poursuivent leurs études à Dijon, soit dans un autre département de la même région.
C’est une mère de famille qui a eu la mauvaise surprise d’apprendre que la gratuité des transports en TER (1) ne s’appliquait plus à son fils. Ce dernier a pourtant trouvé à Dijon le seul baccalauréat correspondant à son projet scolaire. « Ce n’est pas un caprice », explique-t-elle dans un courrier adressé à la présidente de la Région, laquelle, en réalité, a démissionné et devrait prochainement être remplacée par Jérôme Durain.
Qu’importe. En avril 2024, la Région a mis fin à la prise en charge des élèves internes domiciliés sur une Autorité Organisatrice de la Mobilité Urbaine (AOMU), et ce, « sans concertation préalable auprès de la CUCM« , révèle Daniel Meunier, premier vice-président en charge des finances et des transports. « Le Grand Chalon, le Grand Autunois sont touchés, tout comme nous », ajoute-t-il.
On peut alors s’étonner du slogan que la Région diffuse en boucle sur ses répondeurs : « Ma Région : avancez, partagez ». Mais où avance-t-elle ? Et que partage-t-elle ? « Pour l’instant, la Région BFC ne veut pas céder, alors que les textes _ notamment l’article L.4323-1 du Code général des collectivités territoriales _ nous donnent raison. Les dépenses liées au service de transport scolaire relèvent des dépenses obligatoires des Régions », rappelle Daniel Meunier. Un argument que la mère de famille a elle-même évoqué dans son courrier.
Dans l’immédiat, alors que la rentrée scolaire approche à grands pas, les perspectives sont limitées. « Une cinquantaine de familles résidant sur la CUCM vont recevoir un courrier. En attendant qu’une solution politique soit trouvée. Avec David Marti, le président, nous nous en occupons », affirme Daniel Meunier.
Malgré cette suppression de la prise en charge par la Région, cette mère veut encore croire à un revirement : « Sans quoi, mon fils sera contraint d’abandonner son projet et d’intégrer une filière par défaut, près de notre domicile. Ce serait un choix subi, voué à l’échec et au décrochage scolaire »
Et de conclure dans son courrier : « Est-ce ainsi que la Région Bourgogne–Franche-Comté entend soutenir l’égalité des chances, l’ambition et la réussite scolaire de ses jeunes ? Votre décision nie ce principe fondamental et risque de briser l’avenir d’un élève volontaire ».
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J.B.
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(1) : Le prix d’un billet TER aller Montchanin – Dijon est de 9 €. Il est à moitié pris pour les moins de 26 ans.
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(2) : La CUCM assure la gratuité des transports scolaires sur son territoire de la 6e à la terminale. Quand l’élève part sur un autre département, la charge en revient _ normalement _ à la Région.




