Tango Swing et Bretelles – Ils ont fait un beau voyage avec Arthur H

L’imaginaire est propre aux poètes. Sans eux, la vie serait d’une tristesse sans fond, même abyssale. Il aura suffi d’écouter et de voir Arthur H vendredi soir à l’Embarcadère à Montceau-les-Mines au concert d’ouverture du festival Tango Swing et Bretelles pour sombrer dans une profonde ataraxie.

Vous ne sortez pas indemnes du voyage proposé par Arthur H et ses musiciens. Ils vous embarquent dans leur monde imaginaire où seul Artur H se persuade qu’on se balade sur la plage de Montceau, un jour d’été en septembre. Qu’à Montceau, il y a toujours du soleil « et même en novembre, c’est bien connu » assure-t-il d’une voix basse et onctueuse comme de la mousse à raser et accrocheuse quand la troisième lame soulève le poil.

On imagine aisément Arthur H déambuler du côté de l’Embarcadère et rêver d’embarquer. « On embarque où ? » demande-t-il au public. « On embarque pour un beau voyage ».

Quel insoutenable légèreté de l’être décline dans ses chansons Arthur H avec le profond soupir d’une musique qui répond à l’appel des sirènes. C’est d’ailleurs sans doute sur la plage de Montceau qu’il a trouvé l’inspiration pour offrir au public trois chansons « que je viens de composer ».

Dans la salle, loin de connaître le remplissage à la même époque voici un an avec Yannick Noah, les spectateurs ont embarqué sans même connaître la destination. C’était celle du pays imaginaire d’Arthur H avec cette douce brise de poésie suffisante pour mettre les voiles et s’éloigner du rivage.

Ce fut une très belle odyssée.

Jean Bernard