Son premier roman – L’humoriste Christophe Alévêque, écrivain des lettres modernes

Christophe Alévêque vient de publier son premier roman, « L’enfant qui ne parlait plus » chez Cerf. L’humoriste prend son monde à contrepied. C’est un autre homme qui se dévoile. 

 

 

L’humoriste devient moins drôle. Christophe Alévêque, le rebelle caustique qui sur scène asperge sa revue de presse de produits corrosifs, celui qui a écrit « L’éloge du vieux con moderne », change de ton. Pour son premier roman, il n’est plus le tonton flingueur mais bien l’auteur d’un vrai livre avec une histoire, « celle d’un papa qui se transforme en chevalier des temps modernes et part en mission pour sauver son fils tombé dans le mutisme. C’est une claque à la culpabilité et à la fatalité. Un autre moi » avait-il textoté pour nous mettre l’eau à la bouche.

« Ecrire, c’était mon rêve. Ecrire une fiction car j’ai vraiment tout inventé » dit-il même si la culpabilité qui est le thème central du roman, il l’a empruntée à son divorce quand « je me suis retrouvé dans la position du coupable idéal ». Dans son roman, Christophe Alévêque voulait un héros qui est plutôt un anti-héros, « un papa totalement désespéré qui quitte la réalité. Il est hors-sol » car sa mission est de faire parler son fils Albert.

Ce premier roman, il a mis cinq ans à l’écrire. « J’ai écrit régulièrement mais sur la longueur car l’écriture, c’est une gymnastique, un rituel que je n’avais pas forcément. C’est un boulot, il ne faudrait faire que ça » admet-il après coup. Noircir des feuilles blanches entre les spectacles prend du temps. Comme il aimerait bien poursuivre sur sa lancée, il pourrait, à l’avenir, freiner ses spectacles pour mieux écrire.

 

Le hasard est troublant

 

« Avec mon fils et ma culpabilité, nous formons un trio de survivants Je joue mon rôle de victime à merveille, à croire que je me suis découvert une vocation tardive de martyr… »  Mais navigue-t-on dans la fiction ou la réalité rattrape-t-elle l’imagination alors que récemment, l’humoriste a dévoilé aux yeux de tous que son fils, Marcello, né en 2017, a été diagnostiqué autiste asperger. Ce petit garçon que l’on voit régulièrement dans les rues de Montceau-les-Mines accompagné de sa maman, Serena Reinaldi alors que son papa feuillette L’équipe, ne serait-il pas le pendant d’Albert ?

Christophe Alévêque en est même ébranlé. « J’étais dans la rédaction de mon roman quand j’ai appris pour mon fils. Je ne suis dit : c’est moi avec mon bouquin qui ai créé ça. C’est juste le hasard mais assez troublant quand même » avoue-t-il. Le voici lui aussi en mission comme son anti-héros.

Albert et son père sont deux des pièces maîtresses de « L’enfant qui ne parlait pas ». Ils sont les personnages d’une histoire avec cet homme qui va entreprendre des choses rocambolesques et rencontrer une psy en quête d’amour, un moine en rupture de ban, un colosse ex-taulard et même un singe facétieux. C’est de la même veine que « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » de Jonas Jonasson.

Christophe Alévêque espère bientôt revenir à Montceau-les-Mines, déjà pour dédicacer son premier roman et remonter sur la scène de l’Embarcadère. « J’attends une réponse de la ville » commente-t-il. D’ici là, il sera à la rentrée au théâtre de la Rive Gauche à Paris pour jouer un texte, « Moi et François Mitterrand »  de Hervé le Tellier, prix Goncourt. « C’est un mec qui s’invente une relation avec Mitterrand » souffle l’enfant du Creusot.

Le voici romancier et ça lui plaît énormément.

 

Jean Bernard

 

 

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