Laurent Selvez l’annonce d’entrée, « je vais être un peu long ». Le président de Solidarités Services a dressé le bilan de l’association dont le but est l’insertion par l’activité économique sur le territoire de la communauté urbaine, avec une agence au Creusot, une autre à Montceau-les-Mines.
L’année 2022 s’annonçait excellente surtout à l’issue du premier semestre avant que la crise énergétique ne vienne compliquer la vie de l’association qui a dû faire des économies sur le chauffage notamment, faire face à la hausse de l’électricité et prendre en compte la hausse du Smic qui, au demeurant « est une bonne chose pour nos salariés avec un taux horaire à 10 € net de l’heure » et donc répercuter la hausse sur les tarifs, « tout en restant compétitifs » souligne Laurent Selvez.
La bonne nouvelle, c’est l’intérêt que porte le secteur professionnel à Solidarité Services, ils 63% contre 37 % de particuliers en nombre d’heures. « C’était l’inverse il y a 4/5 ans en arrière. D’ailleurs nous développons le privé avec des entreprises dans le BTP, notamment sur les chantiers de la RCEA et au complexe Jean Bouveri à Montceau-les-Mines » précise le président.
Et pourtant quand bien même l’association a suivi 236 salariés en 2022 avec pour objectif l’accueil et l’accompagnement des demandeurs d’emploi en vue de faciliter leur insertion sociale et professionnelle, « nous sommes les moins connus et j’ai l’impression que nous sommes les moins aimés ». Le président regrette en particulier l’absence d’un représentant de l’Etat à l’assemblée générale. « Depuis 35 ans que l’association existe, nous avons accompagné 2500 personnes vers l’insertion et l’emploi ». Des personnes qui viennent parce qu’elles ont besoin de travailler, qui ont des besoin financiers, 40% connaissent des difficultés financières. « Nous sommes dans la possibilité de leur trouver un emploi » enchérit Laurent Selvez avec un public de plus en plus éloigné de l’emploi. « Mais nous sommes là pour ça ».
Laurent Selvez est un habitué des coups de gueule et celui du jour concerne l’emploi, ces 6 millions de Français qui cherchent du travail. « Nous sommes quasiment dans le plein emploi mais on ne trouve pas de boulot en traversant la rue » dit-il comme l’affirme pourtant le président de la République. Il s’interroge _ Laurent Selvez, pas Emmanuel Macron _ , « que fait on pour ces 6 millions qui ne trouveront pas un emploi classique ? Il faut insérer ces personnes en deux ans pour qu’elles puissent trouver un travail, trouver des solutions pour ces personnes-là ».
En 2023, une des solutions est de renforcer les sorties vers l’emploi avec le PMSMP (périodes de mise en situation en milieu professionnel qui permettent de se confronter à des situations réelles pour découvrir un métier ou un secteur d’activité, confirmer un projet professionnel ou initier une démarche de recrutement), que le bénéficiaire du RSA se voit proposer un parcours
d’insertion prenant en compte à la fois sa situation sociale, son projet personnel et ses compétences, avec pour objectif principal le retour à l’emploi durable (BRSA).
Dans un autre domaine, Solidarité Services a dans l’idée de regrouper son siège (rue Forêtale au Plessis) et son agence rue Carnot. L’OPAC dont les bureaux sont également au Plessis, lorgne sur les anciens locaux de la CPAM (à côté de la maison médicale Esculape). « Nous pourrions récupérer leurs locaux » avance Laurent Selvez. C’est une idée.
J.B.
