Il aime voir Bruce Springsteen sur scène et les crêpes à la confiture de framboises, c’est donc obligatoirement et foncièrement quelqu’un de bien.
Tex’o, auteur, compositeur et interprète sur la scène de la Trèche à Sanvignes vendredi soir, a totalement charmé son public. C’est un galopin qui joue avec les mots comme l’aurait fait un Pierre Desproges dans la minute nécessaire de monsieur Cyclopède. Etonnant, non !
Les mots, les notes, plein de notes à l’harmonica, à l’accordéon, la guitare, les percussions. « Mais vous arrivez à faire plusieurs choses à la fois comme une femme, vous êtes un homme parfait » s’est étonnée une femme à la fin d’un des concerts. « L’homme parfait n’existe pas, c’est juste mon côté féminin qui ressort » lui assène gentiment Tex’o.
Voilà comment gommer la timidité ambiante entre l’artiste et le public. Le courant passe. L’artiste raconte ses élucubrations, se dégage alors une ligne d’horizon, « cette ligne imaginaire qui recule au fur et à mesure qu’on avance » balance Tex’o comme un texto sur son smartphone.
Et dire que sa carrière a connu un sérieux coup de frein cet été « avec la vitesse limitée à 80km/h ». Assurément à Sanvignes, les chevaux sous le capot retrouvent toute leur puissance, ça valse même sous un ciel gris qu’il déteste autant que la soupe aux haricots rouges.
Vous prendrez bien un petit air d’accordéon, « un instrument à connotation politique, on pousse à droite, on tire à gauche et au centre, c’est du vent. Mais on n’est pas là pour parler politique ». On est entre nous, on peut tout se dire sans crainte.
Voilà schématisé en quelques lignes cet artiste accompagné de François Goliot à la basse et au violon. Un duo improbable pour un spectacle hautement perché. C’est lui qui a commencé à tendre la perche. La saisir a été un plaisir.
Jean Bernard