Sanvignes – Les violences urbaines coûtent cher

 

Depuis la nuit du 29 juin 2023, la mairie de Sanvignes est hors d’usage. Un seul individu a été appréhendé pour y avoir mis le feu, un jeune homme de 17 ans qui a écopé de 12 mois de prison dont huit avec sursis probatoire pendant deux ans. L’incendie criminel a eu lieu au moment des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel à Nanterre.

Par la force des choses, les conseils municipaux se tiennent à la Trèche et les bureaux de la mairie ont pris place dans les locaux de la résidence Louis Veillaud.

Les travaux qui doivent être entrepris à la mairie « devraient débuter en novembre et s’achever à l’été prochain » annonce le maire, Jean-Claude Lagrange, lundi matin avant que le sujet ne soit évoqué au conseil municipal en soirée.

Entre la démolition, la dépollution, le déblaiement, l’achat de matériels et fournitures, les travaux de reconstruction à l’identique (502 248 €), le mobilier (136 000 €), etc., la facture se monte à 1 318 575.52 € TTC. « L’indemnisation de l’assurance est de 972 000 € » annonce le maire. Il reste donc 346 575.52 € « qui seront pris en charge par l’Etat comme le préfet l’avait annoncé » ajoute-t-il.

Reconstruite à l’identique, très bien mais le bâtiment n’était pas de première jeunesse et ne correspondait plus aux normes actuelles notamment matière d’économies d’énergies. « Nous allons donc engager des travaux supplémentaires en isolation, électricité, chauffage/climatisation, l’étanchéité de la toiture, le ravalement des façades » explique encore Jean-Claude Lagrange en présence de Viviane Perrin, première adjointe et des finances. Montant :  508870.88 € HT soit 610 643.06 € TTC.

Heureusement, la commune de Sanvignes va bénéficier d’aides de l’Etat (200 000 €), de la Région (100 000 €), du Département (50 000 €) et « d’une subvention exceptionnelle de la CUCM de 50 000 € » précise le maire. « C’est un financement à 80% avec pour Sanvignes, une note de 108 870.88 € ».

Qui dit incendie criminel, dit assurance et avec des émeutes qui ont tendance à se reproduire, le montant des cotisations grimpent. « Avant elle était de 29 000 €, aujourd’hui elle est de 59 000 € » informe Viviane Perrin. « Et nous ne serons remboursés que si les dégâts s’élèvent au moins à 2 M € » dit-elle.

Début septembre, Sanvignes, tout comme Montceau-les-Mines, n’a pas été épargnée par de nouvelles violences urbaines à la cité Léon Blum. « L’insécurité touche même les petites communes » relève Jean-Claude Lagrange. « Nous avons visiblement affaire à de jeunes adultes ou vieux mineurs organisés sur le bassin minier. Sur Léon Blum, nous avons trois bâtiments qui deviennent des taches sur la commune. C’est un problème d’habitation et d’urbanisme. Des années que nous alertons ! »

Il est même subjugué par l’âge des fauteurs de troubles. « C’est un gamin qui s’en est pris aux CRS, il n’avait peur de rien ». Sanvignes – Interpellations musclées, deux jeunes en garde à vue, trois CRS blessés – L’infoRmateur de Bourgogne (linformateurdebourgogne.com)

On devient bien tueur à gages à  l’âge de 14 ans à Marseille !

Le maire évoque la possibilité d’installer des caméras « mais pour nous raccorder avec le centre de supervision urbain à Montceau, c’est 80 000 € mais comme il ne faut pas s’attendre cette année à des miracles de la part de l’Etat, qu’entre les discours et les moyens mis en place, il y a un petit souci » soulève-t-il.

Plus les logements se dégradent, plus l’ambiance s’altère. Justement se pose toujours la question du devenir des anciennes maisons de mineurs qu’Habellis vend ou pas. Quel avenir pour les logements à Beauséjour ? « Nous avons déjà 32% de logements sociaux » indique le premier magistrat. Comme quoi et ce n’est pas propre à Sanvignes, le logement est une véritable préoccupation, un gros caillou dans la chaussure des communes.

Autre sujet évoqué ce lundi matin, le Liberty dont les travaux vont bientôt s’achever et qui n’ouvrira pas avant le printemps prochain, « les travaux des aménagements extérieurs financés par la CUCM sont retardés » prévient Jean-Claude Lagrange. « Nous profiterons des fêtes de fin d’année pour y installer une boutique éphémère ».

 

J.B.