Communiqué – Compte rendu de l’entrevue entre la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité et les Collectifs de Bourgogne-Franche Comté, avec M. Pribile, ARS de Bourgogne-Franche Comté, le 31 mai
La délégation comprenait :
– Michel ANTONY pour la Coordination nationale (et le collectif de Lure Luxeuil)
– Claudy DUBAN pour Gray
– André JANNET pour St Claude
– Alain MARCHET pour Clamecy
– Sylvain MATHIEU pour Château-Chinon et le Morvan
– Gilles NOËL pour la Nièvre
– Marcel PESCHAIRE pour Autun
– Céline PLAUT pour Tonnerre
– Jean Pierre MENEGHEL pour Montceau les Mines
– Mireille SEYTRE pour Châtillon sur Seine et la Haute Côte d’Or
Elle s’exprimait au nom de tous les mouvements représentés depuis le 18 mai : collectifs d’Autun, Auxerre, Besançon, Chalon-sur-Saône, Château Chinon, Clamecy et le Nivernais, Decize, Dijon la Chartreuse et autres, Dole, Haute Côte d’Or (Châtillon sur Seine, Marcigny, Montbard, Vitteaux, Alise Sainte Reine et Saulieu), Jura Sud (Lons le Saunier, Champagnole, Arinthod), Gray, Lure, Luxeuil, Montceau les Mines, Saint Claude, Tonnerre…
Après une petite altercation pour dénoncer fermement le mépris affiché pour l’entrevue programmée le 18 mai (M. Pribile ne nous avait averti de son absence qu’en rentrant en salle !!!, ce qui avait justifié notre départ immédiat) nous avons pu débattre pendant près de 2 heures.
Conformément à ce que nous avions convenu, nous avons privilégié l’intervention collective pour la défense et la promotion de notre bien commun, la santé de proximité et le maintien de toutes nos structures hospitalières pour toute la Bourgogne-Franche Comté.
Nous avons surtout rappelé que notre critique ne visait pas la personne de M. Pribile, mais bien la politique globale de santé qu’il appliquait comme le rouage principal pour notre région, et comme partout de manière systématique et surtout purement administrative. Le rouleau compresseur qui écrase notre santé de proximité et qui accentue partout la désertification médicale est bien plus ancienne que sa propre gestion. C’est pourquoi nous dénonçons les arguments fallacieux employés : c’est pour votre bien, c’est pour votre sécurité, c’est pour mieux assurer la médecine locale, c’est pour sauver les hôpitaux de proximité…
Le résultat est bien là : notre santé de proximité s’est réduite comme peau de chagrin entraînant avec elle la destruction de tous nos territoires, nos concitoyens sont de plus en plus malmenés et obligés de se déplacer, les personnels souffrent de manque de moyens et de considération et sont en nombre partout insuffisant. Les grands centres sont en surcharge alors qu’on détruit les plus petits. Où est le bon sens, sans parler de l’humain ?
Nous avons fait admettre à M. Pribile qu’il gérait en fait la pénurie (de moyens et surtout de médecins) et que toutes les politiques menées (dont la sienne) ne visaient en fait qu’à faire au mieux (pas à nos yeux) avec les moyens du bord, et de toujours tenter de prendre dans les secteurs les plus démunis, les plus périphériques ou les moins défendus ce qu’il manquait ailleurs alors qu’on devrait appliquer les principes républicains de subsidiarité et de solidarité.
Si nous sommes d’accord pour renforcer les nouvelles technologies et les coopérations sanitaires entre tous les secteurs de la santé, il faut avant tout que nos dirigeants arrêtent de tout casser, fournissent les moyens, augmentent pour les médecins le numérus clausus et réglementent la liberté d’installation.
Nous lui avons surtout fait comprendre que malmener un hôpital, c’est le fragiliser, c’est réduire son attractivité, c’est multiplier progressivement les appauvrissements en chaîne et c’est surtout ne pas prendre en considération les exigences démocratiquement exprimées des habitants des secteurs concernés, des personnels et des élus locaux.