Santé – Paulette Matray tire le signal d’alarme pour la Saône-et-Loire

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La sénatrice Paulette Matray alerte sur la pénurie médicale en Saône-et-Loire et appelle à un plan d’urgence pour l’accès aux soins.

Communiqué – Les dernières données publiées aujourd’hui par l’INSEE confirment une situation sanitaire préoccupante en Bourgogne-Franche-Comté : notre région connaît une espérance de vie plus faible et un taux de mortalité supérieur de 2,8 % à la moyenne nationale, soit 31 700 décès par an, dont près de 9 350 décès prématurés avant 75 ans.
Plus de la moitié de ces décès prématurés — 57 % — seraient évitables, dont 18 % liés à un défaut d’accès aux soins.

« Ces chiffres confirment l’ampleur de la fracture sanitaire qui touche nos territoires. Ils soulignent l’urgence d’un sursaut collectif pour garantir à chaque habitant un accès équitable à la santé », déclare Paulette Matray, sénatrice de Saône-et-Loire (SER).

Face à ce constat alarmant, la parlementaire a déposé une question écrite au Gouvernement pour réclamer un plan d’urgence contre la désertification médicale, particulièrement marquée dans son département.

Une pénurie de médecins qui s’aggrave depuis dix ans

En 2023, la densité médicale en Saône-et-Loire n’était que de 24,3 médecins pour 10 000 habitants, un niveau bien inférieur à la moyenne nationale.
La médecine générale libérale s’est effondrée : 329 praticiens en 2023 contre 448 en 2014, soit une baisse de 27 % en dix ans. La densité de généralistes est ainsi tombée de 8,06 à 6,01 pour 10 000 habitants.

Les spécialités de proximité sont elles aussi en fort recul :

  • Pédiatrie : de 13 à 10 praticiens ;
  • Gynécologie : de 33 à 21 ;
  • Seule l’ophtalmologie progresse légèrement, de 22 à 26 spécialistes.

Conséquence :

  • 35,6 % des habitants vivent dans un désert médical pour l’ophtalmologie,
  • 37 % des femmes pour la gynécologie,
  • et 55,5 % des enfants pour la pédiatrie.
    Même les généralistes manquent : 7,9 % de la population vit dans un désert médical et plus d’un habitant sur deux rencontre des difficultés d’accès à un médecin traitant.

Des efforts locaux salués, mais insuffisants

Depuis 2017, la Saône-et-Loire a lancé des centres de santé publics pour recruter des médecins salariés, et en 2025, des fonds d’aide à l’installation et mesures de soutien au logement des étudiants en médecine.

Ces dispositifs ont permis plus de 150 000 consultations et ont offert à près de 20 000 habitants la possibilité de retrouver un médecin traitant.

« Ces initiatives locales montrent que les collectivités se mobilisent. Mais elles ne peuvent compenser l’absence d’une politique nationale de santé ambitieuse et structurée », souligne la sénatrice.

Un appel à une réponse nationale durable

Dans sa question écrite adressée au ministre de la Santé, Paulette Matray appelle le Gouvernement à :

  • lancer un plan d’urgence pour l’accès aux soins dans les départements sous-dotés,
  • mieux réguler l’installation des médecins pour garantir une couverture équilibrée du territoire,
  • et renforcer le service public de santé de proximité (maisons de santé, médecins salariés, télémédecine).

« L’accès à la santé n’est pas une chance, c’est un droit. La Saône-et-Loire ne doit pas devenir un territoire abandonné de la République. L’État doit prendre ses responsabilités », conclut Paulette Matray.

Texte de la Question écrite validée le 4/11/25 :

Question n° 06640 adressée à Mme la ministre de la santé, des familles, de l’autonomie et des personnes handicapées
À publier le : 13/11/2025
Texte de la question : Mme Paulette Matray appelle l’attention de Mme la ministre de la santé, des familles, de l’autonomie et des personnes handicapées sur la situation préoccupante de la mortalité et de l’espérance de vie en Bourgogne-Franche-Comté. Selon une étude publiée le 4 novembre 2025 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), la Bourgogne-Franche-Comté enregistre un taux de mortalité supérieur de 2,8 % à la moyenne nationale. Entre 2018 et 2022, près de 31 700 habitants y décèdent chaque année, et le nombre de décès prématurés (avant 75 ans) atteint 9 350 par an, soit 4,3 % de plus qu’au niveau national. Les principales causes de décès sont les tumeurs cancéreuses, les maladies cérébrovasculaires, les causes externes et les maladies de l’appareil respiratoire. L’étude souligne que 57 % des décès pourraient être évités, dont 39 % par la prévention et 18 % grâce à un meilleur accès aux soins et à des diagnostics plus précoces. Ces chiffres traduisent des inégalités sociales et territoriales de santé persistantes, liées notamment à la structure démographique et socio-économique de la région, ainsi qu’à la répartition inégale de l’offre de soins. Certains départements, comme la Nièvre ou l’Yonne, se distinguent par un accès plus difficile aux professionnels de santé et aux structures de prévention. Dans ce contexte, elle souhaite savoir quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour réduire ces écarts d’espérance de vie et de mortalité, en renforçant la prévention, en améliorant l’accès aux soins de premier recours, et en soutenant les territoires confrontés à des besoins médicaux spécifiques. Elle demande également si un plan d’action régional de santé publique est envisagé pour répondre à cette situation préoccupante.

Paulette MATRAY

Sénatrice de Saône-et-Loire

Membre de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport

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