A 23h30, samedi 3 décembre 2022, Yazid Deghache prendra le départ de l’une des plus mythiques épreuves de course à pied, la SaintéLyon, un raid nocturne de 78 km. « J’ai déjà couru l’épreuve à trois reprises. En 2015, 2017, la course faisait alors 68 km et 2021 sur 78 km. J’ai mis un peu plus de 12 heures » raconte l’athlète. Le meilleur coureur passe moitié moins de temps.
Son objectif comme précédemment, finir, « franchir la ligne d’arrivée » dit-il même si cette année, le mauvais temps annoncé peut être un handicap. Courir de nuit avec une frontale, 65% sur des sentiers et 35% sur du bitume, demande une condition physique exemplaire. « Voilà des mois que je me prépare, je m’entraîne 3 à 5 fois par semaine » précise Yazid Deghache qui se considère amateur et sans club.
Aux entraînements, Yazid n’est pas seul. « Je suis accompagné de Carole, Rémy, Sam, Majid, Haroum, Virgin. Mon club, ce sont eux ». Cette nuit, il ne sera pas seul non plus sur la ligne de départ à Saint-Etienne. Mathieu Martin qui a couru le marathon de Paris en moins de 3 heures, Rachid Zaoui pour qui ce sera la première SaintéLyon (3h40 au marathon) seront à ses côtés.
Cette épreuve, la doyenne des courses de l’ultra, est un véritable phénomène qui va rassembler 17 000 participants sur 8 formats différents qui vont de 13 km à 156 (Saint-Etienne – Lyon – Saint-Etienne). Et comme le disent les organisateurs, « courir la nuit, ça n’a rien à voir ». Il faut toutefois être très vigilent surtout sur les crètes du mont du Lyonnais même si de nuit, c’est splendide avec ces milliers de coureurs et leurs frontales.
A 50 ans, Yazid Deghache s’est donc préparé en conséquence après son travail. Il est agent de collecte à la CUCM. Sportif, il l’a toujours été. « Avant je jouais au football au FCMB, j’ai arrêté à 35 ans. Depuis, je cours ». Son rêve est de participer au marathon de New York, il a déjà fait quatre fois celui de Paris. Changer d’air ne peut pas faire de mal.
Après, c’est une question de budget. Même pour la SaintéLyon, Yazid a besoin de partenaires dont le Nota Bene et son patron Alexandre Carlot et combien d’autres qui s’affichent sur le maillot. « C’est bien aussi de se sentir soutenu » avoue Yazid.
Du soutien, surtout moral, il en aura bien besoin pendant 78 km.
Jean Bernard