Il approche des quatre-vingts ans sans qu’il n’y paraisse. Yvon Soumier est amateur de whisky, « hier encore j’en ai bu deux verres avec des amis » dit-il alors qu’il arpente son sous-sol où, sur des rayonnages, sont exposées des centaines de bouteilles. Que du whisky et du bourbon même si ce n’est pas sa tasse de thé.
Ici, tout est classé, répertorié par pays, par ordre alphabétique et par familles. Actuellement, il en compte 1520 et bientôt une de plus mais elle n’a encore été « homologuée » par ses soins pour entrer dans la collection. N’entre pas qui veut !
Mais quelle idée de rassembler autant de bouteilles de whisky ? A force de voir passer à l’occasion ces flacons d’eaux-de-vie, Yvon Soumier se fascina pour les étiquettes. « Certaine sont magnifiques » assure-t-il. Et, de fil en aiguille, la famille et amis, au gré de leurs pérégrinations, lui rapportaient _ une fois vide ou pratiquement, juste avec quelques gouttes pour goûter _ un whisky des quatre coins du monde.
Du whisky, il s’en fait un peu partout, même en Chine désormais, en Italie, en Espagne, en Corse et sur le continent. De tous, Yvon a son préféré, le whisky écossais, « il est plus tourbé » souligne-t-il. « Mais je ne crache pas sur les autres. Quand je ne connais pas, je le bois sec, sinon c’est toujours avec un glaçon sans jamais ajouter autre chose ».
Vingt ans que son sous-sol accueille les bouteilles. A chaque hiver, c’est le grand nettoyage, la corvée poussière. « Vous voyez, je n’ai jamais le temps de m’ennuyer ».
S’ennuyer, il ne connaît pas ce retraité qui tour à tour a travaillé chez Gerbe (là où il rencontré Jacqueline, sa femme) puis à la quincaillerie Baudin à Montceau avant de finir conducteur offset dans une imprimerie, car si ce n’est pas le whisky, ce sont les euros des dix-neufs pays de l’Union européenne qu’il collectionne ou encore les bandeaux des bouteilles d’eau minérale. « J’en ai 1486 ».
Son autre passion également qu’il partage avec son épouse, les fleurs et le jardinage. Combien de prix n’ont-ils pas gagné aux concours des maisons fleuries tant sur Saint-Vallier qu’au niveau départemental ! « On m’appelle la reine des fleurs » glisse subrepticement madame.
L’extérieur de la maison est un paradis terrestre, le sous-sol ou plutôt ce musée, une mine d’or. Une vraie caverne à la Yvon Soumier.
Jean Bernard