Daniel Meunier est ici chez lui à l’ECLA à Saint-Vallier. Il en connaît les moindres recoins. L’ancien adjoint à la culture a marqué son territoire. Il y revient cette fois-ci comme artiste, invité par la municipalité pour un « Voyage en images et en poésie. Partage des petits instants de la vie ».
C’est du bonheur désormais qu’il partage avec ceux qui lui ouvrent la porte et laisse entrer en toute sérénité la poésie des mots, la fragilité de la rime et le regard plein d’innocence d’une photo.
Le toujours conseiller municipal et retraité de l’éducation national a longtemps vogué sur sa plume, fait halte dans les maisons de retraite, les écoles dans l’attente d’accoster un jour à Saint-Vallier. « Ne pas exposer dans une ville où je vis depuis 43 ans, cela m’aurait affecté », dit-il avant de remercier Christophe Dumont, son remplaçant la culture et le maire, Alain Philibert. Mieux vaut tard que jamais.
Bien sûr, il n’est jamais simple de faire une place à un artiste sans le programmer de longue date. Daniel Meunier apprécie l’audace mais partage avant tout ces petits instants de la vie où ces amis viennent nombreux lui témoigner leur sympathie.
Heureux l’est-il justement en cette soirée inaugurale ? Forcément mais pas totalement. Plusieurs choses le chagrine, car si poète il l’est, l’homme lui se pose des questions presque métaphysiques notamment sur le « devenir de notre jeunesse », avec des jeunes inondés d’images pas toujours bienveillantes ni adaptées à leur âge. »Nous devons y réfléchir, car comment un enfant peut-il se construire à travers des images lancées en pâture ? »
Ce à quoi répond Alain Philibert, « on vit dans un monde de violence tous les jours, elle conduit à la haine de l’autre. C’est par l’école qu’on pourra améliorer ça ».
Et puis, comme dans un poème ou la rime dérape volontairement, Daniel Meunier, avec le coeur lourd et des mots lourds de sens, dit « son écoeurement » a des attaques sur sa personne, « ces esprits vicieux » qui, pour faire simple, font courir le bruit qu’il se ferait rémunérer pour ses interventions dans les maisons de retraite.
Malgré tout, la poésie règne en maître à l’ECLA et parmi les nombreuses citations entendues au cours de cette soirée, nous proposons la nôtre : « Quand le pouvoir pousse l’homme à l’arrogance, la poésie lui rappelle la richesse de l’existence. Quand le pouvoir corrompt, la poésie purifie », John Fitzgerald Kennedy.
Jean Bernard