Ce quartier du Bey aux Gautherets à Saint-Vallier, Charle le connaît bien. Il y est né, y a vécu avec ses parents. Il y habite toujours. « Si je devais partir, ce serait pour une maison », dit-il presque avec une pointe de regret.
Comme tous, Charles est bien conscient que les problèmes d’incivilité, de dégradation, nuisent à la réputation du quartier. « Vous savez, il y a toujours eu des soucis de voisinage, même quand j’étais jeune. Et les soirs de bal, ça se terminait souvent par une baston ».
Le Bey était pourtant prisé pour son cadre. Il faisait bon d’y vivre. Des bêtises, Charles n’a pas été le dernier, ni le premier, pour en faire. « A mon époque, on allait à la maraude, surtout les cerises. Bon, on prenait un bon coup de pied dans les fesses et voilà ».
Aujourd’hui, le temps des cerises ou des rencontres sous un pommier en fleur est, semble-t-il, révolu. Jouer au foot reste toujours une occupation pour les jeunes du quartier. Ils font du bruit, shootent parfois sur les voitures, ils énervent. Mais d’autres ou les mêmes « ne pensent qu’à détruire, mettent le feu aux poubelles » expliquent Charles. « Et ceux qui font ça viennent également d’autres quartiers ».
Le climat s’est donc sensiblement détérioré, d’ailleurs « nombreux sont ceux qui veulent quitter le quartier » précise encore notre interlocuteur.
Entre ennui et rivalité, la drogue qui circule d’après Charles, « c’est un problème, je vois bien les voitures qui se garent côte à côte, ces gens-là ne viennent pas en 2CV », le Bey est donc scruté de près. « Toutes ces histoires dérangent les gens et souvent en pleine nuit. Mais bon, ce n’est pas le Bronx ».
Jean Bernard