La journée des droits de la femme (jeudi 8 mars 2018) a pris une tournure dont on avait du mal à imaginer les effets, hier soir, à l’ECLA à Saint-Vallier. Un choc, c’est certain et en pleine figure, sans airbags accompagné d’un regard dans le vague et l’esprit torturé après avoir assisté à la représentation par la compagnie du Oui à « Mur mur ».
Un « mur mur » qui a fait caisse de résonnance et a même amplifié cette vision noir et blanc d’un pan de la vie quotidienne, celui qui se terre, qu’on ose imaginer possible et qui pourtant l’est.
Une femme veut survivre aux tortures de son mari. Bien que dominée, y prend même du plaisir. C’est de l’amour ma chérie. Alors le coup de la casserole est presque risible ou effrayant. Un rire noir. La peur. Une pulsion. Une passion dévorante qui se prolonge par la queue de l’ustensile de cuisine jusqu’à frapper . Coup dur, coup de folie. Madame ramasse les pots cassés. Elle déguste de son auguste mari, clown ridicule dont le rire fait jouir l’épouse.
Un décor minimaliste qui rappelle la célèbre série télé de Dexter, peu ou pas de texte, une musique à vous donner le frisson, forte ténébreuse et même joyeuse, à rendre fou, drôle, méchant, sadique. Les deux acteurs, Elisabeth Andres et Pascal Roubaud et le metteur en scène Nicolas Dewynter forment un tout dans « Mur mur ». A eux trois, ils gratifient la performance théâtrale dans l’absurde et l’horreur.
Il fallait les inviter à Saint-Vallier. C’est fait.
Jean Bernard