Il habite Saint-Vallier. Handicapé suite à un accident de moto, sous morphine pour atténuer les douleurs, David Mohr a trouvé ce supplément d’âme auprès du mouvement Colère 71 qui lui a offert un fauteuil roulant électrique. Un cadeau du cœur.
Il a le visage marqué. Marqué par la souffrance qu’il endure depuis son accident de moto voici plus de deux ans à Montceau-les-Mines. Une douleur lancinante qui chaque seconde lui rappelle que la vie, quand on est handicapé, est beaucoup moins belle qu’avant, qu’on passe de la lumière à la damnation, lui le condamné aux béquilles et au fauteuil roulant.
Le courage parfois l’abandonne. David Mohr est un survivant et en tant que tel, sa foi inébranlable dans son combat pour davantage de justice humaine lui donne cette capacité à relever la tête à défaut de tenir sur ses deux jambes. Quatorze fractures du bassin lui ont en quelque sorte développé la volonté de ne pas lâcher prise et il a trouvé au milieu du mouvement Colère 71, une obédience à laquelle il adhère comme un « Mohr » de faim.
Davis Mohr bien que diminué physiquement ne l’est pas intellectuellement. Il ressent ce besoin, sans faire valoir son handicap, d’apporter son soutien aux membres de Colère 71 avec qui il participe aux manifestations. « A la base, c’était l’excuse pour faire de la moto, puis j’ai adhéré au mouvement. C’est une grande fierté » dit-il sans se gargariser.
Le regard des autres le blesse
Lui qui aime la nature, adore bricoler, faire de la mécanique, a adapté sa moto à son handicap, « mais j’ai besoin de mon binôme (un super copain) pour m’aider à monter et descendre de la machine ». Il a trouvé avec Colère 71 une seconde famille, « de l’humanité qui m’a donné de goût de ressortir ».
Son côté « révolté » prend alors le dessus. Il ne comprend pas qu’on veuille assimiler le mouvement « à des casseurs ». « Ce ne sont pas des fascistes, nous ne faisons pas de politique, c’est un gros mensonge ». Ses paroles sont posés. Il défend, rien d’autre.
Parce que lui, plus que d’autres, est victime du regard des gens, ce pestiféré en fauteuil roulant juste bon à faire ch… le monde. « J’ai entendu: regarde sa jambe, on dirait une quenelle ou, quand je n’arrive pas à monter la rampe de la poste à Montceau parce que je n’ai pas la force, on détourne les yeux ». Personne pour l’aider, même pas la MDPH (maison départementale des personnes handicapées). « Quand vous êtes handicapé, vous n’êtes plus rien, vous êtes lâché ».
Exemple de fraternité
Alors quand il revêt le tee-shirt Colère 71, son image se valorise. Il s’affirme comme tout un chacun, fait avec ses moyens. Il donne plus qu’on ne lui donne sauf dernièrement. « J’étais chez moi, on me dit de me rendre sur la place de la salle Mandela (aux Gautherets à Saint-Vallier) ». Et là, surprise, un fauteuil roulant électrique l’attendait. « Je me suis effondré, je n’y croyais pas ».
« C’est pour toi, c’est le mouvement Colère 71 qui te l’offre ». Mieux qu’un cadeau tombé du ciel, un cadeau du cœur.
Même si sa maison n’est pas adaptée pour un tel engin, « j’en profite pour me balader comme tout le monde, en couple avec ma compagne. Si vous saviez le bonheur que ça représente! »
Image d’une fraternité bien réelle.
Jean Bernard
très bon article . Un magnifique geste de COLERE 71. Bravo à tout le collectif. Très bon courage à eux.