La visite d’un sous-préfet dans une petite commune rurale est un événement. A quelques minutes de l’arrivée de Marc Makhlouf, rien d’étonnant alors de voir le maire passer un coup de balai devant l’entrée de la mairie. Ici à Saint-Romain-sous-Gourdon, personne ne rechigne à la tâche, Michel Chavot le premier.
Arrivé à Autun en novembre 2019, il y a bien longtemps que le sous-préfet aurait dû rendre visite aux élus de Saint-Romain-sous-Gourdon mais la covid est venue bouleverser son agenda. Rendez-vous a donc été pris mercredi 15 février 2023, d’abord en mairie avant une visite du bourg sous un soleil radieux.
Un moment important pour Michel Chavot d’exposer au serviteur de l’Etat les projets de sa commune, de lui annoncer que la population est proche des 500 habitants, 499 selon le dernier chiffre de l’Insee. Le sous-préfet rectifie aussitôt ses notes, il en était resté à 489 habitants. Comme quoi la bourgade, pas très lointaine de Saint-Vallier et Montceau, est de plus en plus attractive. « Vous savez, la population va réinvestir la ruralité pour privilégier la qualité de vie » commente Marc Makhloul.
D’ailleurs tout est fait pour participer au bien vivre des administrés. L’école compte deux classes (26 élèves), une micro-crèche (9 places) qui affiche complet et bientôt ouvrira une maison de santé qui pourra accueillir trois praticiens avec l’espoir de recevoir un médecin. « Même une journée par semaine, on prend » déclare le maire.
Les énergies renouvelables encouragées par l’Etat
« La fierté, c’est de rendre service à la population qui est devenue très exigeante. Vos financements, vos projets comme la rénovation de l’éclairage public ou de la résidence senior, prouvent le dynamisme de la commune » annote le sous-préfet.
La résidence senior, nous y voilà, « c’est notre grand projet de fin de mandat » rappelle Michel Chavot. « Il avance mais le montage financier nous inquiète ». A l’origine la construction de dix petites maisons coûtait 1.5 à 1.6 M €, il se monte aujourd’hui à 2 M €. Tout augmente ! Quand bien même une étude prouve que cette résidence est un réel besoin et le projet viable, récemment, André Accary, président du conseil départemental dont c’est la compétence, a demandé de descendre le coût à 1.6, 1.8 M €. Alors que des organismes comme la Semcoda, l’OPAC ou encore Habellis ne sont pas intéressés, « pour relancer ce projet d’habitat inclusif, nous nous sommes tournés vers la Banque des Territoires. Il nous faut néanmoins déposer le projet rapidement, alors si vous pouviez nous aider » demande le maire au sous-préfet. « L’Etat ne peut pas justement mais il est prêt à vous ouvrir des portes, discuter avec des partenaires » répond Marc Makhlouf. « Il s’agit de trouver le bon équilibre financier » précise-t-il. « Nous devons trouver la moitié du financement quand l’autre moitié le sera par l’emprunt » espère Michel Chavot.
Arrive dans la discussion un sujet qui aujourd’hui interpelle les esprits, le développement des énergies renouvelables que l’Etat encourage dans le respect de l’environnement. Saint-Romain-sous-Gourdon garde un très mauvais souvenir du projet d’implantation de cinq éoliennes. Pour mettre fin à la zizanie dans le village, le conseil municipal a préféré tout stopper. « Il existe très peu d’endroits en Saône-et-Loire propices à l’éolien » le rassure le sous-préfet peu enclin également à l’agrivoltaïque. « Les terres agricoles doivent être préservées ».
Michel Chavot glisse néanmoins, « il existe un projet de parc photovoltaïque sur un terrain privé ».
Jean Bernard