Communiqué de la CGT du bassin montcellien –
Le Conseil d’État estime ne pas avoir eu le temps de « garantir au mieux la sécurité juridique » de la réforme des retraites. L’institution déplore aussi les « projections financières lacunaires » du gouvernement et un recours aux ordonnances qui « fait perdre la visibilité d’ensemble ».
Le Conseil d’État n’a disposé que de trois semaines en janvier pour rendre son avis sur la réforme des retraites. Réforme que le gouvernement a en outre modifié à six reprises durant cette période.
Le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative française déclare une « situation d’autant plus regrettable » qu’il s’agit d’une réforme « inédite depuis 1945 et destinée à transformer pour les décennies à venir l’une des composantes majeures du contrat social ». Cet avis a été publié ce vendredi 24 janvier sur le site Légifrance.
Le Conseil d’État n’épargne pas l’étude d’impact accompagnant la réforme : « les projections financières restent lacunaires », en particulier sur la hausse de l’âge de départ à la retraite, le taux d’emploi des seniors, les dépenses d’assurance-chômage et celles liées aux minima sociaux.
Le Conseil d’État pointe également le choix de recourir à 29 ordonnances. Cela « fait perdre la visibilité d’ensemble qui est nécessaire à l’appréciation des conséquences de la réforme et, partant, de sa constitutionnalité et de sa conventionnalité ».
L’ordonnance portant sur la « conservation à 100 % des droits constitués » entre le système actuel et le futur « système universel » est jugée « particulièrement cruciale », à tel point que la réforme « ne s’appliquera pas » aux personnes nées à partir de 1975.
Enfin, l’engagement de revaloriser les enseignants et les chercheurs est condamné à disparaître du texte car « ces dispositions constituent une injonction au gouvernement de déposer un projet de loi et sont ainsi contraires à la Constitution ».
Les soi-disant « incultes » qui battent le pavé depuis des semaines et des semaines peuvent être ravis de ce « ralliement » inespéré prouvant que les objectifs de la Macronie rassemblée ne sont pas de répondre aux attentes sociales mais bien d’offrir aux fonds d’investissements type BalckRock les milliards consacrés aux retraites, sans oublier le magot constitué par l’épargne.
La baisse des livrets A, la débandade de l’assurance vie tombent à pic pour nourrir les canaux de l’épargne/retraite.
Les 45 Millions de Français-e-s actif-ve-s, retraité-e-s ou privé-e-s d’emploi, les syndicats « non réformistes » qui n’ont rien compris à cette réforme « révolutionnaire » ont été rejoint par le Conseil d’État, qui, lui aussi, n’a manifestement rien compris !
Un encouragement à faire du MERCREDI 29 JANVIER 2020 une forte journée de grève et de manifestation à partir de 14H30 – esplanade de la Mairie à Montceau.
Avant cette journée, LUNDI 27 JANVIER, à l’initiative de l’IHS CGT 71, projection de LA SOCIALE de Gilles Perret à 16H et 20H au Syndicat des Mineurs. Appel à la jeunesse à venir voir et écouter, pour bien mesurer que la Sécu « n’est pas née en 45 avant JC », mais plus près de nous, en 1945 au prix, là aussi, d’un combat contre les forces patronales et néolibérales de l’époque disposées à ne développer aucun effort pour lutter contre les inégalités à la sortie d’une guerre qui a mis la France à genoux.
« On ne lâche rien ! »