Sur la table, la tablette est branchée sur une chaîne info. Comme tous les restaurateurs et patrons de bar, voire les deux à la fois, on attend les annonces du Premier ministre en ce jeudi 28 mai 2020. Sans même attendre, ils savent que leurs établissements auront le droit de rouvrir à partir du mardi 2 juin.
Au Vendôme à Montceau-les-Mines, Gilles a déjà plus ou moins organisé sa salle, respectant la distanciation sociale entre les tables. « Je vais donc en supprimer la moitié mais il est hors de question que j’installe du plexiglass », lâche-t-il d’un air bougon.
Il mise cependant beaucoup sur sa terrasse car à cette époque de l’année, « les clients préfèrent déjeuner en extérieur, j’ai de quoi installer 30 couverts » précise-t-il.
Mais il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton comme sur une cafetière et que tout se remette en marche par enchantement. « Le matériel n’a pas fonctionné depuis deux mois et puis, il faut refaire le plein des frigos ». Et là, ce n’est pas gagné. Tous les restaurateurs vont se précipiter chez leurs fournisseurs qui auront bien du mal à contenter tout le monde d’un coup.
Enfin, question subsidiaire mais de taille, les clients seront-ils au rendez-vous eux qui, pour certains, ont pris l’habitude de préparer leur gamelle du midi ?
« Dans un premier temps je pense proposer deux ou trois plats, il n’y aura pas de carte » indique Gilles inquiet cependant du prix des matières premières. « La semaine dernière, le kilo de saumon est passé de 12€ à 19€ », dit-il. Il va falloir aussi penser au gel hydroalcoolique, aux masques, aux gants, à un sens de circulation, accueillir les clients et leur expliquer. La vie d’après en somme.
Incertain sur la restauration proprement dite, Gilles pense aussi à proposer des plats à emporter. Enfin, tout dépendra de la fréquentation.
Aux clients de jouer.
Si tout est prêt, il ouvrira le 2 juin. Ou alors ce sera le 3… Pas de stress, y a le Vendôme !
Jean Bernard