Elle est née en France mais a passé sa jeunesse dans les jupons de sa grand-mère en Guadeloupe. « C’est là que j’ai appris à cuisiner jusqu’à mes 13 ans » raconte Lydia Bangou, Lyly pour les intimes qui vient d’arriver à Montceau-les-Mines pour la première fois de son existence.
Les pays, le monde et ses saveurs, la cuisine de tout horizon, Lyly Bangou en a fait sa spécialité depuis qu’elle a toqué ses études en biochimie pour la toque blanche. « J’ai toujours voulu faire de la cuisine » dit-elle au restaurant la Douce Heure Antillaise, l’antre exotique montcellien de Christiane Mathos.
L’une et l’autre se sont rencontrées à l’occasion de la remise du certificat de l’observatoire national des originaires d’Outre-Mer en 2023. Entre la Martiniquaise et la Guadeloupéenne, le courant est passé comme un ti punch qu’on déguste sur une plage de sable fin abrité sous un cocotier.
Décembre en Bourgogne, à Montceau-les-Mines, comme dans le monde entier, on se prépare en ce dernier jour de l’année, à basculer en 2024 et chacun va apporter son supplément d’âme dans les mets servis à table.
Lyly Bangou sait tout faire. Toque blanche sur la tête et tablier encore immaculé et médaille des « Toques Françaises » autour du cou, « quand je vais à l’Elysée, je la porte toujours », elle traite toute la cuisine du monde. Elle ne tient pas de restaurant, « surtout pas » dit-elle mais navigue en free lance en France et à l’international. Elle va où on l’appelle. « J’ai fait le cocktail pour le Premier ministre indien lors de sa venue en France pour le 14 juillet, c’était à Boulogne » conte-t-elle. Bientôt, en février, Lyly Bangou s’envolera au Togo, Bénin et au Ghana, « pour cuisiner ».
En attendant, la cuisine, elle la fera ce 31 décembre 2023 à La Douce Heure Antillaise. « Elle a carte blanche » lance Christiane Mathos. « Je veux bousculer les papilles, proposer une souris d’agneau sauce au marron, une queue de langouste rôtie sauce à la grenade ave notamment du concombre poêlé au miel » énumère la cheffe qui fait aussi de la formation dans un lycée professionnel. Car à 53 ans, maman de trois enfants et même mamie, elle entend bien transmettre son savoir aux autres, mettre en avant la gastronomie française, la cuisine créole et celle du monde.
« J’aime beaucoup les épices. J’en découvre à chacun de mes voyages. En ce moment, je travaille avec la feuille de mangue de Thaïlande pour une base de gelée dans un dessert ».
De la Bourgogne, Lyly Bangou connaît surtout ses vins. C’est son petit péché comme les vins d’Alsace, « mes deux régions viticoles préférées » précise-t-elle.
La voici Montcellienne pour quelques jours. Elle reviendra dans le cadre du festival Outre-Mer. On s’en doutait un peu…
Jean Bernard
Hum!…
Dans la première ligne de l’article, « métropole » aurait été plus adapté que « France » me semble-t-il ?