Rencontre – Christophe Alévêque, vieux con moderne s’adresse à tous les autres

L’humoriste est de retour sur la scène de l’Embarcadère à Montceau-les-Mines, mardi 2 novembre à 20h30. Christophe Alévêque vient de sortir un livre « Eloge du vieux con moderne » et lance son club qui s’y rapporte. On adhère d’un simple clic. Même les cons y arrivent.

Le con revient. En force mais pas n’importe quel con. Il est plus subtile que le con ordinaire, plus volubile, plus taquin, plus moderne aussi. Encore que, déjà en 1963, dans les Tontons flingueurs, un film avec des dialogues signés Michel Audiard, « les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît » répliquait Lino Ventura. Tout un programme sur les chaînes info et leurs conneries en boucle.

Christophe Alévêque est-il un con qui s’ignore ou un vieux con moderne qui ose tout ? Avec sa petite moustache impériale, il est l’invité du « dîner de cons » mardi 2 novembre à l’Embarcadère à Montceau-les-Mines. Christophe Alévêque et François Pignon, même combat ? faut quand même pas déconner quand bien même Georges Brassens, poète libertaire populaire avançait, « quand on est con, on est con, qu’on ait 20 ans, qu’on soit grand-père, quand on est con, on est con ». Une complainte hors du temps mais toujours dans le ton. On pêche le con à la ligne sans exclamation avec passion et adoration. C’est un péché de ne pas être vieux con.

Christophe Alévêque revient sur la scène de l’Embarcadère, pas forcément plus con qu’il n’y paraît mais avec la délicatesse du vieux con moderne dont il vient de lancer le mouvement et, en ligne de mire, son livre « Eloge du vieux con moderne ». « Il est sorti le 7 octobre et est disponible dans toutes les bonnes boucheries » rigole-t-il. On peut aussi adhérer au club par courriel clubdesvieuxcons@gmail.com et vous recevrez un diplôme.

Le vieux con moderne ne pense pas comme les autres

C’est bien connu, les cons ne font pas de politique, ils sont trop cons pour ça mais ils écrivent, pensent et dérangent. « Ce livre est un condensé, une synthèse de tout ce qui me déplaît sur notre époque avec laquelle je ne suis plus en phase » explique le vieux con moderne de service. Forcément avec de telles pensées, Christophe Alévêque n’a plus vraiment les faveurs de la presse, surtout parisienne. « Je fais la PQR (presse quotidienne régionale), les radios locales, même France Bleue. Si vous ne nagez pas dans le couloir de la pensée officielle, vous êtes vite catalogué ».

Il faut être con pour ne pas comprendre la philosophie du vieux con moderne car être con n’est pas donné à tout le monde encore aujourd’hui. Alors, un pauvre con est-il plus con qu’un riche con ? On s’y perd en crétinerie. En 30 ans de métier, Christophe Alévêque n’a jamais ressenti une telle confusion « dans une actualité qui dit tout et son contraire ».

L’humoriste est estomaqué par le phénomène Zemour et toutes les conneries qu’il peut débiter, il devient l’épouvantail des bien-pensants comme a pu l’être avant lui, le Pen. Il se souvient de son spectacle à Nantes où un spectateur l’attendait après sa « revue de presse ».

Il me dit : « Si Zemour est candidat, je vote pour lui ». Pourquoi ? « Parce qu’il parle. Il parle librement et ça fait du bien ». Le vieux con moderne comprend alors que la liberté est passée dans les main des extrêmes. « Les extrêmes défendent la liberté, on va au-delà de la confusion » .

Célébrer de Gaulle, le premier vieux con moderne

Quelle mouche a bien pu piquer l’humoriste à la langue bien aiguisée de créer ce club  du vieux con moderne ? « Il est fait pour réagir, on ne va quand même pas se laisser piquer la liberté d’expression par des dangereux. Même des gamins de 20 ans voient bien que ça ne tourne pas rond. Notre vie est encadrée, notre bonheur est ourlé, le principe de précaution domine, le débat n’existe plus, on est dans une démocratie malade » avance-t-il. « Alors dès que le moindre crétin arrive avec ses conneries, ça fait du bien ». Grave.

Le con, ça ose tout, surtout d’être con à ne pas se rendre compte de la connerie des autres. « Nous vivons dans la société de l’effet inverse. On promeut une société multiraciale, elle devient multiraciste. Il faut que les gens se réveillent ».

Le vieux con moderne a-t-il les moyens de se faire entendre, d’exprimer sa libre pensée sans passer pour un vrai con ? Christophe Alévêque et son mouvement sont prêts à faire le con et célébrer « le premier vrai con moderne, le général de Gaulle, parce qu’il a désobéi, il a dit non à l’envahisseur ». Bon, ok, c’est la récup’, tout le monde se réclame du général, « c’est voulu » admet-il.

« Nous allons ensuite déboulonner sa statue parce qu’il a instauré l’ordre moral. On attend la grue ». Plus c’est con, plus c’est con.

L’idée est de se rendre aussi à la Sorbonne et célébrer mai 68 et les vieux cons modernes et là encore, « déboulonner les vieux cons qui ensuite ont instauré un ordre moral. Nous, nous sommes la troisième génération, nous résistons ».

Jean Bernard

Les places sont en vente à la billetterie de L’Embarcadère, sur le site internet www.embarcadere-montceau.fr ou sur le réseau Ticketmaster.