Membre du Parti de la gauche européenne – Section du Bassin minier –
Retraites : le retour du Roi
Lettre des député.e.s communistes – Edito d’André Chassaigne
Elisabeth Borne, l’apôtre revendiquée de la concertation et du dialogue, a fini par actionner le 49-3 pour permettre l’adoption d’une réforme des retraites dont les Français ne veulent pas. Ce faisant, elle a ajouté à la crise sociale une crise démocratique grave et confirmé l’illégitimité de sa réforme. Il aura fallu l’artillerie lourde au gouvernement et à la majorité pour faire passer, sans vote de l’Assemblée, ce texte définitivement marqué du sceau de l’infamie. En monarque absolu, Emmanuel Macron en a décidé ainsi. Et qu’importe que la rue s’embrase, qu’importe que son gouvernement – qui n’a échappé à la censure qu’à neuf petites voix – en sorte lessivé, qu’importe que le pays soit désormais dans une impasse.
Mais qu’il n’aille pas s’imaginer que la contestation va maintenant retomber docilement. Il reste des obstacles, et pas des moindres, à franchir pour parvenir à ses fins et imposer par la force son funeste projet.
D’abord, le Conseil constitutionnel est saisi d’un recours, regorgeant d’arguments plus solides que jamais, qui pourraient justifier la censure totale du texte.
Il est saisi ensuite de notre demande de référendum d’initiative partagée, un véritable couperet au-dessus de la tête du gouvernement : si les Sages en valident la recevabilité, s’ouvrira une période au cours de laquelle il faudra recueillir 4,8 millions de signatures pour obtenir un référendum. Un objectif largement atteignable au regard des mobilisations historiques que nous avons connues ces dernières semaines.
Enfin, il lui faudra affronter le peuple dans la rue. Le peuple qu’il qualifie avec mépris de « foule » pour le décrédibiliser et justifier qu’il serait dans son bon droit, tout Jupiter qu’il est.
C’est bien votre détermination, votre pugnacité qui permettront d’envoyer cette réforme aux oubliettes. Comptez sur nous pour nous faire le relais de votre refus de travailler deux ans de plus. De la rue à l’Assemblée en passant par l’Elysée où nous voulons être reçus pour demander solennellement le retrait du texte, nous nous battrons jusqu’au bout pour l’obtenir et rendre, d’une façon ou d’une autre, sa voix au peuple.
Puisqu’il semblerait qu’il ne faille pas dire que le PCF ait appelé à voter Macron, et donc à voter pour son programme (et donc la réforme des retraites avec un départ à 64 ans), je retente ma chance :
https://www.france24.com/fr/france/20220410-second-tour-de-la-pr%C3%A9sidentielle-les-consignes-de-vote-des-candidats
A moins que mon message précédent soit passé à la trappe de manière involontaire ?
En tous cas, compte tenu de cette consigne de vote, cet article et la position du PCF est particulièrement savoureuse !