Communiqué de la CGT du bassin montcellien –
HONTE À LA MACRONIE !
Pour les chômeurs, le résultat sera clairement catastrophique. Si le gouvernement vante la dimension « solidaire » et « juste » de sa réforme, notamment pour les salariés aux carrières discontinues, les travailleurs-euses précaires et privé-e-s d’emploi risquent pourtant de figurer parmi les grands perdants de la réforme des retraites.
Tout d’abord parce que le montant des retraites sera calculé sur l’intégralité de la carrière et non plus comme actuellement pour les salarié-e-s du privé sur les vingt-cinq meilleures années. Pour tous ceux qui ont connu des épisodes de chômage dans leur vie – et ils sont nombreux – le montant des pensions va logiquement baisser. Cette baisse sera d’autant plus dramatique que le projet de réforme des retraites prévoit que le calcul du nombre de points accumulés sera sur la base des indemnités touchées.
Actuellement, dans le régime général, les chômeurs bénéficient de la validation des trimestres pendant lesquels ils sont indemnisés et le revenu pris en compte pour les retraites complémentaires est le salaire touché avant le licenciement. Dans le nouveau système, la validation des trimestres disparaît, l’article 42 du projet de réforme des retraites prévoit que c’est sur la base des indemnités perçues par les chômeurs et notamment de l’allocation de retour à l’emploi (ARE) que sera déterminé le nombre de points. Or, celle-ci est en moyenne de 62 % du dernier salaire et ceci devrait encore baisser.
Une baisse de 30 à 50% des indemnités est à craindre « Avec la réforme de l’assurance-chômage, les salariés aux carrières discontinues vont voir leurs indemnités chuter », dénonce l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNFC). Le décret du 26 juillet 2019 a, en effet, modifié les règles d’indemnisation : depuis le 1er novembre, pour ouvrir des droits, il faut avoir travaillé six mois au cours des vingt-quatre derniers mois, contre quatre au cours des vingt-huit derniers mois auparavant (excepté pour les plus de 53 ans), et pour recharger ses droits, il faudra avoir travaillé six mois et non un.
Pire encore, à partir d’avril 2020, le mode de calcul de l’indemnisation indemnités ne sera plus basé sur les seuls jours travaillés, mais sur le revenu mensuel du travail. « Nous craignons une baisse de 30 à 50 % des indemnités », avertit le Comité National CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires.
Ce sera autant de points en moins au moment de la retraite. Le décret du 26 juillet 2019 pousse 11 millions de travailleurs privés d’emploi et précaires à la misère. La réforme des retraites les condamne maintenant à la misère à perpétuité.
Autre point épineux, la situation des demandeurs d’emploi non indemnisés qui représentent tout de même 63 % des demandeurs d’emploi toutes catégories confondues (Chiffres Dares du 6 septembre 2019) et dont la proportion devrait encore, avec les nouvelles règles d’assurance-chômage, augmenter. Actuellement, les périodes de chômage non indemnisées sont validées à hauteur de dix-huit mois (et jusqu’à cinq ans pour les demandeurs d’emploi de plus de 55 ans), elles n’ouvriront droit à aucun point dans le nouveau régime.
Cette évolution est particulièrement dramatique pour les chômeurs seniors qui voient leur situation se dégrader au fil des réformes repoussant l’âge de départ à la retraite. Par rapport à 2010, le nombre de bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) âgés de 60 à 64 ans a plus que doublé et celui des bénéficiaires de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) a, lui, été multiplié par cinq.
Dernier problème et non des moindres, les chômeurs qui atteignent l’âge légal de départ à la retraite risquent d’être exposés à une décote. Interrogé sur l’impact de la réforme des retraites pour les chômeurs, le ministère n’a souhaité faire aucun commentaire sur ce sujet. Du fait de leurs pensions très faibles, les anciens chômeurs risquent pour survivre de devoir grossir les rangs des 500 000 retraité-e-s qui cumulent emploi et retraite !
Cette réforme des retraites condamne 11 millions de travailleurs privés d’emploi et précaires à la misère à perpétuité. Le ministère se moque des actifs qui ont connu ou connaîtront une longue période de chômage ou qui ont été ou seront longtemps en arrêt maladie. Selon le Conseil d’État, « les projections financières restent lacunaires », en particulier sur la hausse de l’âge de départ à la retraite, le taux d’emploi des seniors, les dépenses d’assurance-chômage et celles liées aux minima sociaux.
Honte à la Macronie !