Communiqué du syndicat des Retraités CGT multiPro du Bassin Montcellien.
Le monde d’avant en pire…
La force de la protection sociale issue du Conseil national de la Résistance, c’est que l’on ne peut pas dire aux assurés, allocataires : « nous n’avons plus d’argent, nous ne pouvons plus payer ».
Cela n’a pas empêché les Gouvernements successifs d’appliquer, avec zèle et comme l’ensemble des services publics, une politique d’austérité décidée au niveau européen, dont nous voyons aujourd’hui les conséquences dramatiques.
Au travers de beaux discours pour flatter les « premiers de cordée », Emmanuel Macron et son Gouvernement voudraient faire croire à un revirement de leur politique en faisant honteusement référence aux « jours heureux » issus du CNR.
En fait, ils se préparent à la mise en concurrence de l’ensemble de la protection sociale et à privatiser le système de santé à travers des partenariats publics/privés qui ont déjà fait beaucoup de dégâts dans les services publics là où ils ont été mis en œuvre.
La vie, la santé, le bien-être ne sont pas des dettes, ils sont ce pour quoi nous travaillons, ce pour quoi nous œuvrons et ce pour quoi nous nous battons. Ce sont des mots qui fabriquent les peurs.
La protection sociale n’est pas une dette, c’est juste ce qui nous permet une vie juste et solidaire, pour retrouver ensemble nos jours heureux.
En ce sens, il faut en finir avec les lois de financement et autres conventions de gestion qui étranglent notre Sécurité sociale. Les exonérations de cotisations sociales patronales (559 milliards d’euros depuis 1992) doivent cesser de même que toutes les mesures visant à faire financer la Sécurité sociale par l’impôt, pénalisant très souvent les retraité-es.
La France a largement les moyens de mener une politique plus ambitieuse de protection sociale financée à 100 % par une Sécurité sociale intégrale intégrant la perte d’autonomie dans la branche maladie de la Sécu.
Il s’agit là d’un véritable choix de société qui passe aussi par une autre politique en matière d’emploi et de salaire s’opposant de fait à la financiarisation de l’économie.
Tous ensemble, nous allons devoir nous mobiliser dans la période pour exiger d’autres mesures que celles contenues dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2021 :
✦ La sortie des politiques d’austérité et l’octroi dans les lois de finances et de financement de la Sécurité sociale des moyens budgétaires dont les services publics et la protection sociale ont besoin ;
✦ La reconquête de services publics et de la Sécurité sociale de pleine compétence et de proximité implantés sur l’ensemble du territoire y compris en outre-mer ;
✦ Les créations d’emplois massives pour répondre aux besoins, des embauches en contrat à durée indéterminée, la titularisation des précaires ;
✦ L’augmentation immédiate, significative et généralisée des salaires, du point de l’indice, des retraites et pensions ;
✦ L’égalité salariale et l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ;
✦ La réduction du temps de travail à 32 heures hebdomadaires ;
✦ L’abandon définitif des réformes des régimes de retraite, de l’assurance chômage et l’abrogation de la loi portant transformation de la Fonction publique ;
✦ L’abandon de la création de la cinquième branche sur la perte d’autonomie et l’intégration complète de la perte d’autonomie dans l’Assurance maladie de la Sécurité sociale.
Le Syndicat des Retraités CGT multiPro du Bassin Montcellien, a écrit aux Député-es de Saône et Loire ainsi qu’aux Président-es des groupes parlementaires à l’Assemblée Nationale pour les sensibiliser sur les méfaits de ce projet de loi (PLFSS 2021) et recueillir leur point de vue.