Olivier Masurel, pilote voltigeur, prépare le championnat d’Europe. Accompagné de Xavier Dorey, il s’entraîne jusqu’à la fin de la semaine. Ils fendent l’air du ciel polliacien. A voir !
Pouce levé. Tout est OK. Le plein est fait. Moteur. Xavier Dorey est aux commandes du Extra 330 SC, un engin de 330 chevaux et 593.2 kg. A pleine vitesse il file à 305 km/h.
A un rythme de sénateur, il se dirige en bout de piste pour un décollage face au vent. A peine quitte-t-il le plancher des vaches qu’un grand coup de gaz le propulse presque à la verticale. La piste de l’aérodrome du Bassin minier s’éloigne. Première vrille, virage à gauche, Xavier Dorey est concentré. Pendant une bonne vingtaine de minutes il va travailler des figures, comme l’éventail. « Ce fut un échec cuisant, il reste du boulot » admet-il une fois de retour. On le croit sur parole… Ou a-t-il épouvantail ?
Depuis ce lundi, ils sont deux pilotes, Xavier Dorey et Olivier Masurel à répéter leur gammes dans le ciel de Pouilloux. Ils font partie de l’élite de la voltige française qui elle-même atteint les sommets tant au niveau européen que mondial. L’équipe de France de voltige est d’ailleurs championne du monde 2013, 2015, 2017 et va défendre son titre européen début septembre en République Tchèque.
Olivier Masurel y sera, pas Xavier Dorey. La sélection est impitoyable et l’émulation une arme redoutable d’où les séances d’entraînement. C’est du sport de très haut niveau comparable à la Formule 1. « Un sport de précision, de concentration et spectaculaire » souligne Olivier Masurel. Le public présent dans l’après-midi en est la preuve, leurs applaudissements aussi.
La saison de voltige commence en mars et se termine en octobre. A Pouilloux, Olivier Masurel va donc peaufiner sa préparation. Tout comme Xavier, il fait partie du club Vendée sports aériens, une écurie basée à la Roche-sur-Yon. Elles sont quelques-unes en France de ce niveau « Top gun » car elles nécessitent comme tout sport mécanique d’un budget conséquent « entre 50 000 et 150 000 € » admet le voltigeur. Et on ne parle pas de l’avion… Voilà pourquoi des partenaires s’affichent sur le 330 SC.
Quel intérêt de s’entraîner dans le couloir aérien de l’aérodrome Creusot-Montceau et sur les terres du président Stéphane Stépien ? « L’accueil est formidable, précise Olivier, et l’environnement, la taille de la piste sont similaires aux conditions que nous allons rencontrer en République Tchèque ».
A la différence d’un pilote de F1, Olivier Masurel n’est pas professionnel, même si son job est instructeur en voltige, « je fais aussi un peu d’immobilier ». Il a également eu la responsabilité de l’équipe de France B mais il préfère encaisser les G dans sa carlingue et observer l’horizon dans toutes les positions.
Il a commencé par le modélisme quand il était petit. « J’avais envie de le faire en vrai ». Aujourd’hui, c’est un grand, un grand de la voltige mondiale.
Jusqu’à samedi, Olivier et Xavier et Eric Lovicourt qui les rejoindra, vont fendre l’air polliacien, sauf le 15 août. A voir de 10h à 12h et de 14h à 18h. C’est ouvert au public.
Jean Bernard