Vous croyez connaître une personne, en réalité, non. Brigitte Voisin, commerçante rue Carnot à Montceau-les-Mines, présidente de Montceau commerces, semble accaparée _ et elle l’est _ par ses activités. Boulot, boulot, boulot, pas de vacances… sa vie en somme.
Et puis, un jour, au détour d’une conversation _ il faut bien tendre l’oreille _ , elle lâche, « je m’intéresse aux fossiles, j’ai une petite collection à la maison« . Madame cache son jeu. Brigitte _ vous permettez que je vous appelle Brigitte _ , racontez-nous.
Chez elle, Brigitte commence à déballer ses trouvailles, des cailloux pour le commun des mortels, des bouts de ferraille aussi, tout rouillé. Mais c’est bien plus, bien plus cher à ses yeux, son trésor à elle. Elle y tient. Souvent, ça ne vaut pas grand-chose mais de trouver la rend fière.
Tout a commencé il y a cinq/six ans. « Un copain de mon mari faisait de la détection alors j’ai acheté un détecteur. En plus, ça fait marcher, c’est un bon exercice physique » raconte Brigitte Voisin toujours en train de farfouiller dans ses trouvailles.
Ici, des boulets de canon _ « pour petit canon », souligne son mari _, puis des fers à boeuf. « A une époque, les paysans ferraient les vaches. J’ai aussi un fer d’âne ». Là, un truc, « mais je ne sais pas à quoi il pouvait bien servir ».
Dès qu’elle le peut, souvent le dimanche, elle part très tôt, « à cinq heures du matin, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige et je reviens en début d’après-midi ». Chercher, creuser, trouver, c’est devenue sa passion. « Du moment que je trouve autre chose que des capsules de bière ».
Sa collection de pièces vaut son pesant d’histoire. « Je voyage, je découvre, je me plonge dans la passé de ma région » dit-elle, « alors que plus jeune, l’histoire ne m’intéressais pas ». Elle présente un blanc (une pièce) aux armes du duc de Bourgogne, Jean-sans-Peur, puis une autre à l’effigie de Louis XVI de 1789 ou encore de la monnaie romaine. « Mais vous savez, on ne trouve pas un trésor à chaque coin de rue » précise la « chercheuse ». Ce serait trop beau !
« A chaque fois, je me mets à la place de la personne qui a perdu un objet, je ne fais un petit film. Je pense à elle, qui elle était, ce qu’elle faisait ». De faire des recherches sur Gaston d’Orléans (une pièce de 1641), le frère de Louis XIII.
Les fossiles sont venus après. Il faut avoir l’oeil pour dénicher un bloc ou une pierre qui renferme une coquille saint jacques fossilisée. Alors Brigitte arpente les bois, les champs, les cours d’eau en toute discrétion. Elle connaît des lieux plus prolifiques que d’autres. C’est comme pour les champignons, Brigitte ne parlera pas, même sous la torture.
Jean Bernard
Bravo ma Brigitte , si un jour tu tombes sur un bibendum fossilisé , tu connais ma passion ? .Bisou